Le Conseil constitutionnel a validé les comptes de la campagne électorale du président Bouteflika. Il n'en ressort rien de spectaculaire : le candidat Bouteflika n'a pas dépassé le plafond des dépenses fixé par l'Etat. En tout et pour tout, il n'a déboursé que 1,49 milliard de centimes (14 997 132,59 DA plus exactement). Aussi est-il logique, selon le rapport du Conseil constitutionnel publié dans le Journal officiel, daté du 14 octobre 2009, que le président de la République bénéficie d'un remboursement de 30%, comme le stipule la loi, d'autant qu'il a été élu avec un score dépassant largement les 20%. « Considérant que le candidat Abdelaziz Bouteflika a obtenu, au premier tour de l'élection du président de la République, plus de 20% des suffrages exprimés, ce qui lui donne droit, conformément à l'article 188 (alinéa 3) de l'ordonnance portant loi organique relative au régime électoral, susvisée, à un remboursement forfaitaire équivalent à 30% des dépenses réellement effectuées », soulignent les membres du Conseil constitutionnel. Cette institution remet ainsi au président de la République une enveloppe d'un montant équivalent à près de 500 millions de centimes (4 499 139,77 de centimes plus exactement), Tout donnait à croire, pourtant, que le candidat Bouteflika disposait de moyens colossaux pour mener une campagne sur fond bleu. Les opposants au candidat Bouteflika mettaient en avant le déséquilibre flagrant entre le président sortant et ses concurrents. Ayant parcouru 33 wilayas où il y a animé plus de 2800 meetings, le président-candidat tentait de mener une campagne « à l'américaine » avec écrans géants et fanions multicolores. Autre point commun avec les élections aux Etats-Unis : le président Bouteflika utilisait le lobbying pour arriver à ses fins. Dès son accession au pouvoir en 1999, le président Bouteflika a su tisser ses réseaux. Il a pu bénéficier du savoir-faire des boîtes de communication qui lui confectionnaient les affiches, des posters et autres tee-shirts et fascicules. Il a également profité gratuitement, selon des sources proches du dossier, des moyens de transport, de la téléphonie, des supports de communication, des traiteurs et autres appuis logistiques. Le soutien du Trésor public aux candidats à la présidentielle ne représenterait ainsi qu'une infime partie dans l'imposante machine de guerre qu'incarnait le clan Bouteflika.