Le marché Ritadj de la nouvelle ville Ali Mendjeli, qui a ouvert ses portes il y a un peu plus d'une année, est certainement le marché le mieux achalandé et le plus fréquenté de cette cité. Situé en plein cœur de la ville, il constitue un passage obligé pour les ménagères et les pères de famille qui résident dans la cité, et de plus il est à leur convenance. Tout le monde, par réflexe ou par nécessité, y fait un tour quotidien. Mais, ce qu'ils verront à 8 ou 9 h du matin est loin du vrai visage de ce marché aux premières heures de la journée, lorsque commencent à y pénétrer les marchandises. Même si à cette heure-ci les lieux donnent l'impression d'être fin prêts pour accueillir convenablement les premiers clients, on pourra toujours y constater que nombreux sont ces commerçants qui continuent à nettoyer devant leurs échoppes, d'éponger d'immenses flaques d'eau noirâtres ou de réunir, en un seul amas, tous ces monticules d'ordures. Avant cette prise de contact, les lève-tôt parmi les habitants auront déjà assisté à un spectacle désolant, notamment en ce qui concerne le déchargement des viandes blanches ou rouges : des camionnettes rouillées, déglinguées, se disputent l'espace réservé au déchargement. Des garçons bouchers vêtus de haillons crasseux vont ensuite prendre le relais pour décharger des dizaines de carcasses sanguinolentes et les livrent à leurs destinataires. Ce sera le même spectacle pour les viandes blanches, amoncelées pêle-mêle dans un désordre indescriptibles. Manipulées sans aucun ménagement, toutes ces victuailles, vont par la suite être découpées par les bouchers installés dans ce marché avec un grand professionnalisme et présentées avec soin au chaland, comme pour faire croire à une grande rigueur concernant le respect des règles d'hygiène et celui de la chaîne du froid, garants de la santé du consommateur.