Ils se sont organisés pour dire “non à l'amendement de la constitution et non à l'allongement du mandat actuel du président.” Tout au long de deux heures de débat tenu à la salle Zinetde Riadh El Feth, Sofiane Djilali et Ahmed Benbitour, Mechati étant absent pour des raisons personnelles, ont tenté d'expliquer aux présents la nécessité de contrecarrer la candidature Bouteflika et déclencher un processus pur “la mobilisation des citoyens” . Pour les deux intervenants, l'actuel président est d'ores et déjà “en campagne présidentielle, il a lancé son plan com” affirme Sofiane Djilali. “La preuve c'est le match du MCA hier où des supporters ont scandé des portraits de Bouteflika” argumente-t-il. Un plan com qui selon S.Djilali consiste à “manipuler l'opinion publique”. Il est clair que “autour du président s'organise son clan de manière à imposer un quatrième mandat au peuple”. Comment se présente-t-il aux présidentielles alors qu'en mai 2012 il a déclaré “tab jenani”? s'interroge le chef du parti Jil Djadid.”Il est en contradiction” tranche-t-il. “Faut que les gens sortent du sentimentalisme pour se diriger vers plus de raison”plaide Sofiane Djilali. “Le pays est en en train de couler” s'alarme-t-il. Il appuie ses propos par des données économiques où l'effondrement annoncé du dollar aura des répercussions gravissimes sur notre pays. Et pas seulement. Ahmed Benbitour et Sofiane Djilali alerte l'opinion publique sur la nécessité d'un “changement urgent et pacifique ”. “Sinon on se dirige vers une explosion populaire” affirme A.Benbitour. Tout au long de la conférence, citoyens et journalistes se sont succédé au microphone pour poser des questions. Un citoyen demandera à Benbitour “pourquoi n'êtes vous pas resté au pouvoir pour atteindre la présidence. Vous faisiez bien partie du système?”. L'intervenant répond : “je ne faisais pas partie d'un système mais d'un Etat.” Un autre citoyen regrette le fait “qu'on n'a pas apporté des réponses concrètes au peuple qui s'impatiente et qu'on se limite à dresser des bilans négatifs sur les 14 ans du règne de Bouteflika. Ce à quoi Sofiane Djilali replique en disant que “le tort du peuple algérien est toujours d'attendre le Sauveur qui ne viendra jamais…” Ce qui est sur c'est qu'une certaine amertume régnait dans la salle, un journaliste d'une chaîne privée l'exprime plus haut que les autres en affichant à l'adresse des deux conférenciers son désir d'être déchu de sa nationalité car “c'est dur d'être algérien”dit-il. Une citoyenne regrette la passivité des algériens et a exprimé ses désillusions répétitives dans son pays car “ les élections présidentielles se suivaient et se ressemblaient. Je votais toujours mais mon rêve ne s'est jamais réalisé de voir ce pays sortir de la crise …”regrette-t-elle. “Le peuple se montre plus que jamais démissionnaire, nous en sommes tous responsables”,enchaine-t-elle. Mais ce qui est sur c'est que la démarche des deux conférenciers est de prévenir contre des amendements de la constitution “qui en 2008 n'ont servi que Bouteflika et son clan ”n'ont cessé de répéter les conférenciers lors du débat à la salle Zinet de Riadh El Feth. Rappelons que Benbitour s'est officiellement porté candidat aux présidentielles de 2014. Sofiane Djilali lui ne l'a pas encore fait mais déclare que son parti participera d'une manière ou d'une autre aux présidentielles. “On ne va pas boycotter les élections” affirme note le chef du parti Jil Djadid.