Le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, officialise sa candidature à l'élection présidentielle de 2014. Sa décision a été annoncée, hier lors d'un meeting populaire, animé à Alger. «C'est pour porter un projet de société, pour le défendre, pour sensibiliser nos concitoyens à cette vision, pour être en harmonie avec ce que nous faisons et ce que nous sommes, et au nom de cet idéal là, que j'accepte, aujourd'hui, devant vous, de porter la lourde responsabilité d'être candidat à l'élection présidentielle de 2014», déclare-t-il devant ses partisans et quelques invités, tel que l'ancien président de l'APN, Karim Younès, réunis au niveau de la salle Zénith de Riadh El Feth à Alger. En franchissant ce pas, Soufiane Djilali dit ne pas vouloir se contenter d'un second rôle ou de servir de décor pour une élection qui, visiblement, ne sera pas ouverte. Il ne veut pas non plus accepter de jouer le rôle de simple lièvre. «Je suis vétérinaire de formation et je soigne les lièvres. J'ai un remède pour ce système malade», rétorque-t-il avec ironie à une question des journalistes qui lui demandaient s'il ne s'apprêtait pas à servir de candidat-alibi dans le futur scrutin. Et d'assurer encore : «Il n'a jamais été question ni pour Jil Jadid ni pour moi-même de participer à des élections juste pour faire de la figuration ou pour donner le change dans une quelconque mise en scène opérée par un système moribond et qui aujourd'hui est entrain de détruire, en toute conscience, notre pays.» Engagé dans une campagne contre le quatrième mandat pour le président Bouteflika et contre la révision de la Constitution, Soufiane Djilali affirme vouloir prendre ses responsabilités et lutter sur le terrain pour imposer une solution démocratique. «Au lieu de se cacher derrière le jeu probable du pouvoir, je pense qu'il vaut mieux aller travailler sur le terrain», soutient-il. Ce faisant, le leader de Jil Djadid fait le diagnostic d'un système algérien malade mais qui veut se maintenir. «Depuis des années, une sourde et profonde colère se lève du fond d'une conscience populaire traumatisée par une politique menée contre ses intérêts. Pourtant, il y a encore une année de cela, le décor semblait planté pour la perpétuation du clan au pouvoir, le système ayant tout anticipé, tout programmé, tout planifié, tout verrouillé. Le pessimisme était de mise», dit-il. Le clan au pouvoir, ajoute-t-il, n'a aucunement l'intention de lâcher prise. «Bien qu'affaibli du fait de l'incapacité physique du président de la République, désormais réduit à un symbole totémique, il multiplie les manœuvres pour bloquer tout processus de changement», explique-t-il. Dans son entreprise, enchaîne-t-il, le système est aidé par les divisions de l'opposition démocratique : «Les voix de l'opposition étaient esseulées. Les partis étaient divisés, perdus dans une quête inefficace d'un espace politique vital. Le peuple, depuis longtemps, était tenu éloigné de la scène politique tant par le pouvoir que par une partie de l'opposition qui flattait incessamment la pente naturelle de l'abstention et de la démission collective par l'encouragement à des boycotts absurdes et coûteux pour la démocratie.»