Selon une source hospitalière, les travaux lancés à la fin de 2012 ne sont pas près d'être livrés dans les délais prévus, c'est-à-dire «avant le mois de Ramadhan». Cet important retard n'est pas imputable à l'entreprise chargée des travaux, qui a, par ailleurs, effectué les revêtements (du sol et des murs), creusé les fosses pour recevoir les cobalts et installé la climatisation, le tout dans un espace de temps jugé «correct», mais à d'autres difficultés. «Ces retards, à court terme, seront la cause d'une condamnation sans appel de la majorité des 8500 malades», affirment des oncologues. Mais le plus grand problème, dont la solution demeure tributaire du ministère de la Santé, voire d'une grande volonté politique, est celui du rapatriement des anciennes sources radioactives au Canada (maison mère). «Il faut en activer le processus de renvoi dans les conditions de sécurité ad hoc», soulignent nos interlocuteurs. Celles-ci, gigantesques, trônent toujours dans un bunker, entravant la poursuite des travaux et la pose des nouveaux équipements. Trois mois plus tôt, nous avions signalé que le Commissariat à l'énergie atomique s'était expressément déplacé d'Alger, pour activer ce rapatriement qui demande, nous assure-t-on, «une lourde procédure du marché international». Depuis, aucune nouvelle de cette commission, alors que beaucoup de malades sont en train de mourir dans un silence le plus absolu, après avoir développé des métastases ! Il faut savoir que près de 70% d'entre eux nécessitent un traitement combiné : une chimio-radiothérapie. Un médecin nous a expliqué qu'il y a un certain délai à ne pas dépasser entre les deux. Selon lui, des malades ayant subi une chimiothérapie, faute de complément de traitement par radiothérapie ont rapidement métastasé. Des atermoiements aux conséquences dramatiques La plupart d'entre eux, nous confie-t-il, ont obtenu des rendez-vous pour… 2014 et…2015, dans les quatre centres existants à travers le pays : Alger (CPMC), Blida (deux centres, public et privé), Oran et Ouargla. «10% d'entre eux feront des métastases. Jamais ils ne pourront tenir jusque-là», affirme-t-il. «N'étaient tous ces atermoiements et toute cette inertie, -qui ont hypothéqué des centaines de vies humaines-, à rééquiper le service de radiothérapie de nouveaux cobalts, en remplacement des deux anciens qui datent des années 1980, celui-ci serait fonctionnel depuis déjà 5 ans. Beaucoup de malades auraient pu être sauvés. Voilà l'amère vérité», murmure-t-on, aujourd'hui, avec amertume au CHU. Rappelons, en outre, que les centres de radiothérapie de Batna et Sétif, dont l'ouverture était prévue en 2009, sont toujours au stade de vœu pieux. Un appel pressant est lancé au ministre de la Santé pour faire rapatrier les sources radioactives et permettre ainsi la réception, dans les plus brefs délais, de ce service d'une importance vitale.