Le madjliss echoura, qui a voté en majorité pour lui, a décidé de ranger le MSP dans l'opposition. «C'est une question qui est tranchée», ajoute Makri. La nouvelle direction du MSP fait allusion, sans citer le moindre nom, aux partisans du 4e mandat et à Abdelaziz Bouteflika. Fini le temps des alliances, fini le temps des compromis, lance le cabinet de Makri, qui est aidé par l'ex-ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, ainsi que Naâmane Laouer (député), élus au poste de vice-président du parti. Au cours d'une conférence de presse organisée, hier à Alger, au siège de la formation, Abderrazak Makri, 53 ans, a affirmé que «le MSP a adopté au congrès un programme de politique générale». «Le premier but est de rendre la crédibilité à l'activité partisane, en garantissant des pratiques démocratiques et transparentes, vu que les citoyens n'accordent plus de confiance à l'action politique», espère-t-il. Dans le programme politique, le MSP maintient son principe de participation à toutes les échéances électorales. Concernant la présidentielle, le nouveau conseil consultatif (madjliss echoura) se réunira pour trancher la question au moment opportun. Pour l'instant, estime le parti, il est encore tôt pour spéculer. Makri aura pour principales tâches la finalisation du processus d'union entamé avec le Front du changement (FC), le parti de Abdelmadjid Menasra. Ce rapprochement se fera à sens unique, puisqu'il s'agit du retour de Menasra et de ses partisans au sein de leur premier parti. Par ailleurs, l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), coalition qui regroupe le MSP, Ennahda et El Islah, sera renforcée et développée, a-t-il annoncé. S'agissant de Mustapha Benbada, qui siège toujours au gouvernement comme ministre du Commerce, Makri précise que ce dernier ne représente que lui-même et non pas le parti. «Je demanderai à la commission de discipline de bien étudier son cas et de trancher définitivement. Benbada s'est rebellé contre les décisions du madjliss echoura et cette situation ne peut pas continuer», explique-t-il, tout en ajoutant que «le MSP n'a aucune relation avec le gouvernement depuis la décision de retrait». Toutefois, Abderrazak Makri a nié que des ministres MSP soient inculpés dans des affaires de corruption, notamment les soupçons qui pèsent sur Amar Ghoul, ancien cadre du MSP et ministre des Travaux publics, avant de décider de quitter l'ex-Hamas pour fonder le TAJ. Makri a même indiqué qu'il n'avait aucun problème personnel avec Ghoul et que ce dernier l'a félicité au téléphone suite à sa nomination. Enfin, Makri souligne que «les relations avec les Frères musulmans, que ce soit le commandement général en Egypte ou les autres partis de la même obédience dans d'autres pays, ne sont que d'ordre idéologique». «Aucun ordre n'est donné à tel ou tel mouvement», affirme-t-il.