Il y a près d'un an, une quinzaine d'adjoints de l'éducation dénonçaient « la grande famille de l'éducation à El Tarf » (voir El Watan du 6 décembre 2008). Il s'agissait de l'octroi des 28 postes d'adjoints affectés au secteur cette année-là et qui sont allés à des épouses, des filles, fils et nièces de proches des chefs d'établissement scolaire et des responsables à la direction de l'éducation. Une administration souvent ébranlée par des scandales du même genre et dont le directeur de l'époque, impliqué dans des « affaires » avec l'ancien wali, avait promis que ces postes reviendraient de droit aux candidats de 2006 qui avaient passé les épreuves avec succès, recrutés en bonne et due forme puis mis à la porte sous un prétexte fallacieux. La presse s'étant fait l'écho de ce nouvel esclandre, le ministère dépêche alors une commission d'enquête avec à sa tête l'inspecteur général en personne qui, selon les contestataires, a reconnu, à l'examen des preuves produites, le bien-fondé de leurs récriminations. Puis, plus rien. Black-out. Silence radio. Quelques semaines plus tard, El Watan, qui cherchait à en savoir plus, s'est fait vertement rabrouer par un cadre de ce ministère, contacté par téléphone. Bref, affaire étouffée, classée sans suite. Mais c'était compter sans la détermination des adjoints de l'éducation lésés. Ils ne se faisaient pas beaucoup d'illusions sur cette commission malgré les assurances et déclarations réconfortantes de l'inspecteur général, qui passent aujourd'hui pour une manœuvre pour calmer le jeu et gagner du temps. Le temps, dit-on, d'éloigner subrepticement le directeur de l'éducation, aujourd'hui en poste à Mostaganem malgré des résultats catastrophiques à El Tarf. Faisant fi des menaces à peine voilées sur l'éventualité de poursuites judiciaires au cas où leurs réclamations portent atteinte à la respectabilité de l'institution, les adjoints de l'éducation se sont constitués partie civile et ont porté plainte contre le chef du centre d'examen et son adjoint pour falsification des copies d'examen, établissement et usage de faux et abus de confiance. Les deux responsables ont été longuement auditionnés par la police avant d'être convoqués mardi par le procureur de la République d'El Tarf. Une affaire qui n'est probablement pas sans relation avec les récentes déclarations du directeur de la Fonction publique qui impute aux malversations dans les concours et examens, le retard dans les recrutements d'enseignants dont l'accusait Boubekeur Benbouzid.