Au moment où les écoliers sont en pleine entame de l'année scolaire, plus d'une quarantaine d'enfants atteints de trisomie 21, une déficience ayant pour conséquence de limiter leur potentiel mental, tentent tant bien que mal d'accéder au savoir. En effet, depuis le mois de juin dernier, l'association locale Anit 21 pour les enfants trisomiques, n'a pas réussi à bénéficier d'une classe spéciale pour l'inscription de ces enfants. Leur dernier espoir vient de s'effondrer. « Nous étions sur le point d'acquérir une sorte d'annexe à l'école Babouche (communément appelée l'école des sœurs), mais au dernier moment le directeur s'est désisté », explique Mounira Meftah, membre de l'association, qui ajoute : « Nous avons frappé à toutes les portes, des promesses fusaient de part et d'autre nous assurant que dès le début de la rentrée nos enfants seront scolarisés, d'autant plus que l'éducatrice sera prise en charge par l'association puisqu'elle aura à suivre une formation spécifique adaptée aux besoins des enfants. » Les membres de l'association ont pourtant reçu l'aval des autorités centrales. Une correspondance officielle du ministère de l'Education a même été adressée à la direction de Skikda leur demandant de « prendre toutes les dispositions pour permettre aux enfants trisomiques de suivre leur scolarité et de mettre à leur disposition des classes vacantes de l'école Babouche ». Malgré l'engagement des responsables de l'association d'assurer l'équipement et le suivi pédagogique des enfants, aucune réponse ne leur a été donnée depuis. « Nous avons été les précurseurs au niveau national en matière de préparation des classes pour nos enfants, aujourd'hui d'autres wilayas ont ouvert leurs classes et Skikda demeure à la traîne », dira la présidente de l'association. Les contacts de l'association avec le P/APC de Skikda n'ont pas encore abouti, puisque ce dernier leur a proposé des locaux dans le stade. « Le but dans la scolarisation de nos enfants n'est pas une fin en soi ; le principe même de leur insertion est de les impliquer dans une atmosphère scolaire ordinaire, et non les mettre à l'abri des regards », dira la présidente. Alors, est-ce trop demander ? De notre côté, nous avons tenté de joindre hier, à maintes reprises le directeur de l'éducation, mais sans résultat. D. D., K. O.