Vingt ans sont passés depuis la fermeture de la célèbre plage de Oued Z'hor, à l'extrême nord-est de la wilaya de Jijel, et rien n'indique qu'elle va être rouverte dans un proche avenir. Si les conditions de sécurité sont nettement meilleures depuis la décennie noire du terrorisme, l'activité estivale tarde à être renouée dans cette bande du littoral jijelien. Les mordus de la nature et des sites forestiers, qui surplombent cette côte aux atouts naturels indéniables, sont de plus en plus nombreux à s'enthousiasmer pour ressusciter l'effervescence estivale propre à cette plage. Cette ardeur a, d'ailleurs, poussé de nombreux estivants, notamment ceux natifs de la région, ayant fui leurs bourgades pour aller se réfugier dans certaines grandes villes, à tenter un retour au bercail. Les premiers retours, qui remontent à quelques années déjà, ont encouragé beaucoup d'autres citoyens à revenir dans les lieux. Oued Z'hor sans infrastructures, ni route, ni la moindre commodité pour encourager ce retour, n'est pourtant pas boudée. Ceux qui s'y aventurent sont là juste pour le plaisir de prendre l'air si pur d'une région encore à l'état vierge. Les pêcheurs, dont certains n'ont jamais quitté cette bande, sont omniprésents pour s'adonner à leur passion. «La route est maintenant aménagée jusqu'à la plage, hormis le tronçon qui passe par le village de Tanefdour, près de la ville d'El Milia, qui demeure impraticable, le reste de cette voie est convenablement entretenue, ce qui permet un bon retour des estivants», se réjouit-t-on. Le retour officiel à l'activité estivale n'est, toute fois, garanti qu'à la faveur d'une décision des responsables de la wilaya. Ces derniers, et au vu de l'isolement de la plage, semblent encore hésiter à se lancer dans une telle démarche. Les localités limitrophes qui se trouvent tout juste à la lisière des limites frontalières avec la wilaya de Skikda, ont repris goût à la vie. Le projet d'un port de pêche qui va être réalisé dans la partie relevant de la wilaya de Skikda est de nature à encourager un retour massif des estivants du côté de cette plage. Une nature belle et sauvage, comme à l'aube des temps. Mais l'on a bien peur que, dès l'homme y met les pieds pour soi-disant aménager quelque chose ou investir, toute cette beauté parte ou devienne carrément laideur et insalubrité.