Depuis quelques années, on assiste à un retour timide des populations, en attendant un effort des autorités pour redonner vie à cette bourgade. Fermée depuis le début des années 1990 pour des raisons de sécurité, la célèbre plage de Oued Z'hor, à l'extrême nord-est de la commune d'El Milia, n'a pas été retenue sur la liste des lieux officiellement autorisés à la baignade pour la saison estivale 2014. Même si on se targue du retour de la paix dans cette région montagneuse à la nature forestière exubérante, qui demeure très peu fréquentée, la vie est encore loin de reprendre son cours normal. Si du coté de la wilaya de Skikda, des villageois se sont réinstallés dans leurs hameaux à la faveur de l'ouverture de certaines routes, du coté de la partie apparentant à la wilaya de Jijel, aucun effort n'est venu encourager le retour de la population. Le plus déplorable est que cette cote de Oued Z'hor est la seule fenêtre sur la mer pour toute la commune d'El Milia. Sans routes d'accès, ni moyen de transport, cette région, où l'activité terroriste a nettement diminuée depuis plusieurs années, est encore dominée par la peur. Les souvenirs indélébiles des exactions terroristes sont loin de rassurer les populations pour amorcer un quelconque retour. Et pourtant, depuis quelques années on assiste à une timide arrivée de quelques groupes des natifs de la région, qui tentent de se réinstaller dans cette bourgade côtière d'une beauté exceptionnelle. L'été est pour beaucoup une opportunité à saisir pour tâter le terrain d‘un éventuel retour. Or l'absence de tout effort pour repeupler la région, comme on tente de le faire ailleurs dans certaines communes montagneuses, a dissuadé toute tentative de retour de la population. Délaissée et n'offrant aucune commodité de baignade, la plage est abandonnée à l'incessant bruit des vagues. Les voix appelant au déploiement des moyens pour encourager le retour des populations sont restées un vœu pieux. Et pourtant, à Oued Z'hor, l'œuvre du pillage du sable ne s'arrête pas quand il s'agit de tirer profit illégalement de cette bande côtière. Dans cette contrée côtière si lointaine de par l'inaccessibilité de sa route, le tourisme est un concept qui ne trouve pas encore place dans le jargon local. A défaut d'un tourisme estivale ou de montagne, on s'affaire, plutôt, à s'attaquer aux dunes de sable de cette plage si loin des regards.