Le professeur Hamid Aït Amara est décédé, hier, dans un hôpital parisien des suites d'une longue maladie à l'âge de 74 ans. Avec sa disparition, l'Algérie perd un grand homme. Dès son jeune âge, Aït Amara s'engage dans la lutte de Libération nationale. Il fut arrêté durant la guerre. A l'indépendance, le défunt est appelé prématurément à assumer des responsabilités importantes. Il devient rapidement directeur à la reforme agraire au ministère de l'Agriculture avant de rejoindre l'Institut national d'agronomie en tant que chercheur. Emérite professeur d'économie, auteur de plusieurs ouvrages et un des animateurs fort remarqué du Forum social, dont il est un des initiateurs sur la scène algérienne, Hamid Aït Amara a ainsi consacré toute sa vie à l'enseignement, à la formation des jeunes générations et à la recherche. Infatigable et franchement engagé pour semer son savoir au-delà des murs des amphithéâtres, l'homme a à son actif de nombreuses contributions dans des revues internationales. A Alger, son nom était devenu indissociable du thème de l'agriculture, un sujet dont il a montré une parfaite maîtrise au point que, tout dernièrement, alors que le pays se débattait dans des problématiques à n'en plus finir sur la stratégie économique, il fut longuement applaudi pour ses prises de position distinguées en faveur d'un patriotisme économique, plaidant l'option de l'indépendance alimentaire. Pour faire valoir ses arguments, l'homme a dû investir le terrain des séminaires et colloques autour des questions économiques et sociales, notamment dans le cadre de ses activités dans l'Association algérienne pour le développement, la recherche en sciences sociales (Adress), dont il fut le premier président. Son nom est lié aussi au mouvement politique algérien. A l'indépendance, il rejoignit les rangs du Parti communiste algérien (PCA) avant d'atterrir au PAGS.