Le football qui continue de charmer et subjuguer les foules reste ce jeu populaire, presque unique et planétaire en son genre. Il a certes ses règles, son côté cour et son côté jardin. Il fait monter au firmament de simples gens mais dès que les clameurs se taisent c'est l'ingratitude pour certains qui, loin des feux de la rampe, n'en continuent pas moins de lui vouer un culte sans pareil. Djelly Djelloul peut ne rien évoquer dans l'esprit de nos jeunes d'aujourd'hui, hormis dans les clubs où il a évolué, un quelconque souvenir mais pour quelqu'un qui a été international et joueur de charme de grandes équipes comme l'ASO ou le MCO des années fastes et même de l'équipe nationale, cette ingratitude reste à l'égal de l'oubli dont il a été victime. Djelly Djelloul ne parle pas aujourd'hui football parce qu'il est dans le besoin, mais, au détour d'une rencontre, celui devenu entre-temps un responsable respecté, rouvre difficilement une page de sa vie footbalistique. La soixantaine entamée, père de quatre enfants, Djelly Djelloul, l'enfant de Chlef, né à Ténès, est actuellement directeur d'un office agricole. Sa carrière, nous confie-t-il, a commencé avec la JSO dans les années 1960 où il a évolué comme cadet aux côtés des Driss, Zairi, Benmoussa, Fadhlaoui et autres avec comme entraîneur Jacques Stell. Fouillant sa mémoire, Djelloul se rappela que c'est son frère Djillali qui l'a conduit à jouer en division d'honneur avec l'AS Orléans-ville. A cette époque-là, le virtuose Djeli qui joua comme arrière gauche a croisé les crampons avec des joueurs d'équipes telles la JSEB, JSK, OMR, SKAF, USMB jusqu'à être convoqué en 1968 en équipe nationale universitaire, drivée alors par Hamid Zouba. Djelloul, titulaire indiscutable, décrocha, avec ses pairs Bachi, Alili, Saadane, Tahar, Aissaoui, la médaille d'argent aux jeux universitaires Maghrébins d'Alger. En ces années-là, Djelly côtoya de prestigieux joueurs comme Sellami, Naceur, Brixi, Barkat, Radaoui, Settaoui à qui il souhaite prompt rétablissement, Amar, Atoui, etc. Une époque où ces jeunes remportèrent en 1970 la 1er médaille d'or en remportant la finale face aux Tunisiens par 1 but à zéro (Jeux universitaires panarabe). Pour s'être illustré, Djelly sera même convoqué en équipe nationale A, sous Zouba aux côtés des Abrouk, Lalmas, Seridi, Atoui, Tahar. Contacté par Kacem Eliman, il joua, dès 70/71, avec le prestigieux MCO des Fréha, Kechra, Ounès, Krimo, Mehdi, Beddiar, Carlos Gomez. Tout en poursuivant ses études, Djelloul joua avec les Hamraouas près de sept années, couronnées par une coupe d'Algérie en 1975 après avoir battu en finale le grand MOC des Fendi et Barkat par 2 à 0 au 5-Juillet. Une parenthèse allait se fermer sur une carrière riche suite à une double fracture aux côtes. Au lieu d'une prise en charge sérieuse et un soutien franc, le joueur a été laissé sur le carreau. Comble du mépris, dira dépité Djelloul, c'est que « je ne fus même pas invité au mémorable match amical Algérie-Brésil ». Las et dépité, il décida de raccrocher mais avant, Djelly eut le loisir de goûter à la joie qui caractérisa ses coéquipiers de l'ASO qui fêtaient l'accession. Une époque qui lui rappela la réforme sportive et la belle épopée de cette équipe universitaire qui se targua d'avoir déjà battu l'Egypte en finale, les tournées internationales dont celle de Chine et les déclarations amicales et bienfaitrices de Khalef Mahieddine qui voyait en lui « le meilleur arrière-gauche de l'époque ».