Le Centre intensif des langues à l'université de Blida (CEIL), opérationnel depuis 1987, demeure aujourd'hui très convoité, non seulement par les étudiants universitaires, mais également par plusieurs cadres travaillant dans des sociétés publiques ou privées, des investisseurs, des managers… Pour s'adapter aux mutations socioéconomiques du pays, le CEIL accueille, en effet, des cadres venus de l'extérieur de l'université pour suivre des cours de langues étrangères. A titre d'exemple, des entreprises qui font partie du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (l'organisation patronale-CEIMI) ont choisi ce centre pour faire bénéficier leurs cadres d'une formation en anglais des affaires. Une spécialité de plus en plus demandée et exigée dans le monde du business. Des formations en anglais sont aussi assurées à des travailleurs d'Etterkib et d'Inerga, deux filiales de Sonelgaz traitant avec des multinationales où la langue de Shakespeare est considérée comme la langue de travail. Diverses autres personnes, et par souci d'améliorer leur statut social, s'inscrivent dans ce centre afin d'avoir une attestation émanant d'une institution universitaire crédible. Des cours de français y sont aussi assurés pour des étudiants étrangers non francophones, afin qu'ils puissent s'inscrire par la suite à l'université. « Tous les centres intensifs des langues à travers le pays, dont le nôtre, sont liés à un réseau national et ce, en partenariat avec le British Council pour l'anglais et l'ambassade de France pour la langue de Molière, entre autres. Cela confirme que notre formation de 5 niveaux, à raison de 2000 DA l'année, est tout à fait conforme aux normes internationales quant à l'enseignement des langues », nous dira Badredine Beddek, directeur du Centre intensif des langues de l'université de Blida. Notre interlocuteur nous fera aussi savoir que ce centre est lié par une convention avec le ministère de la Justice pour la formation des juges en anglais et ce, pendant une période de deux années. « Certes, l'amélioration linguistique à notre niveau concerne, en priorité, les étudiants et les travailleurs de l'université. Toutefois, cela ne nous empêche pas de nous ouvrir sur le monde extérieur et d'avoir des clients et des partenaires en dehors des campus universitaires grâce à notre savoir-faire et aux méthodes modernes utilisées dans l'enseignement », ajoutera-t-il. Et de souligner par ailleurs qu'un jumelage entre le cEIL de Blida et celui de l'université de Reims (France) a eu lieu dernièrement. Ce jumelage concerne l'enseignement de la langue française, alors qu'un autre programme du même genre est prévu entre le cEIL et l'université de Pérouse (Italie), pour le développement de l'enseignement de la langue italienne au CEIL de Blida. En dehors de l'anglais et du français, qui demeurent les langues les plus sollicitées au CEIL de Blida, une tendance pour l'apprentissage du chinois et du turc est observée depuis quelques années. L'implantation des sociétés chinoises et turques en Algérie, suite au « boom » que connaît le secteur de la construction et des travaux publics, ainsi que les forts flux d'échanges commerciaux entre l'Algérie et les deux pays en question, poussent en effet un nombre important de citoyens algériens à s'intéresser davantage aux langues chinoise et turque. Néanmoins, aucun établissement n'assure l'enseignement de ces langues à Blida, y compris le centre intensif des langues relevant de l'université. D'après M. Beddek, la demande existe, mais ce sont les enseignants de chinois et de turc qui font défaut à Blida. Notons enfin que les inscriptions sont ouvertes jusqu'à fin novembre pour ceux qui sont intéressés par une formation en langues étrangères au niveau du centre en question.