Le financement des investissements étrangers en Algérie permettrait d'éponger les liquidités et d'éviter de recourir à l'endettement l les dépenses du pays sont évaluées à 5860 milliards de dinars. Peu de voix s'élèvent pour demander que des dispositions introduites par le projet de loi de finances 2010 soient amendées. En revanche, le grand argentier du pays a présenté, hier à la Chambre basse du Parlement, le projet de loi en question, tenant essentiellement à la politique de soutien à l'investissement public. Karim Djoudi a déclaré, dans ce contexte, que la politique de financement interne de l'économie se poursuivait. Le ministre des Finances a affirmé surtout que les sociétés étrangères « sont appelées à financer leurs projets d'investissement en Algérie avec des ressources internes afin de pouvoir résorber l'excédent de liquidités ». Il est vrai que le financement des investissements étrangers en Algérie permettrait d'éponger les liquidités et d'éviter, par la même, de recourir à l'endettement, mais la question qui s'impose est de savoir si cette mesure concerne tous les projets suggérés ou bien seuls les investissements rentables. Le financement des investissements générateurs de croissance et de richesse est une revendication de premier ordre réclamée à cor et à cri par les opérateurs économiques nationaux. La requête est légitime. Dans le fond de cette mesure du gouvernement, on décèle sa volonté de se substituer au financement externe de l'économie. Mais dans la forme, le financement des IDE par les liquidités internes est usité comme élément justificatif de l'attractivité du marché algérien. Les liquidités bancaires se sont accrues ces dernières années, enregistrant une hausse de 42,2% durant l'année écoulée, principalement au premier semestre, passant de 2001,18 milliards de dinars à fin décembre 2007 à 2845,95 milliards de dinars à fin décembre 2008, contre 74,48% en 2007 et 56,68% en 2006. La plus haute autorité monétaire du pays a indiqué récemment que l'évolution macroéconomique des huit dernières années (2000 à 2008) fait émerger la persistance de l'excès de l'épargne. Le financement des IDE par le moyen des liquidités internes pourrait poser aussi problème au niveau du remboursement des capitaux investis, car pour certaines formules de financement, à l'instar du project financing et du financement participatif, le remboursement des capitaux est effectué et prélevé sur les recettes générées par le projet financé. Pour revenir au projet de loi de finances 2010, K. Djoudi a indiqué que le recul des revenus des exportations du pays et de la fiscalité pétrolière du fait de la crise économique mondiale n'a pas affecté les capacités de sécuriser les dépenses publiques à moyen terme ni les capacités d'importation. Selon l'exposé du ministre des Finances, les recettes budgétaires prévues pour 2010 sont estimées à 3081 milliards de dinars, en baisse de 3%. Ceci alors que les dépenses du pays sont évaluées à 5860 milliards de dinars, soit 2838 milliards au titre du budget de fonctionnement et 3022 milliards pour l'équipement, enregistrant respectivement une hausse de 6,6% et de 7,4% par rapport à 2009. Le ministre a expliqué que la révision à la hausse du budget de fonctionnement est essentiellement due à l'augmentation de la dette publique et des dépenses salariales. Concernant le budget d'équipement qui représente 3022 milliards de dinars, celui-ci englobe 2503 milliards de dinars consacrés aux investissements publics.