Distants de près de 3 km de Sidi Ali, le chef-lieu de commune, les douars Sidi Affif et Naïmia, limitrophes de la forêt des Chouachi, n'ont ni collège ni a fortiori lycées. Si bien qu'une fois les études primaires bouclées, les enfants de ces deux douars sont contraints de rejoindre Sidi Ali pour poursuivre leur scolarité. En raison de leur proximité avec le chef-lieu de daïra, on aurait tendance à penser que leur acheminement jusqu'aux établissements scolaires ne devrait poser aucun problème. Il n'en est rien ! Tous les jours, hiver comme été, les potaches de cette région montagneuse et argileuse doivent rejoindre Sidi Ali à pied. Car ici, point de taxi, ni aucune ligne de bus. Si durant les jours longs, les dos peuvent se réveiller plus tôt et partir dès les premières lueurs du jour, pendant la saison hivernale, il fait toujours nuit lorsqu'ils sont contraints de quitter leurs maisons pour rejoindre la classe. Malgré les nombreuses et redondantes doléances des parents, la mairie de Sidi Ali ne semble nullement concernée par le problème. Les quelques vieux bus dont elle dispose, elle les réserve à des écoliers autrement plus mal lotis. Sur les hauteurs du Dahra, on considère encore qu'une distance de 3 ou 4 km à parcourir pour un enfant de 10 ans, ce n'est point une pénitence. Ce que les jeunes et leurs parents ne tolèrent plus c'est ce mépris qui perdure et cette corvée bi quotidienne qui pousse leurs progénitures à affronter les rigueurs de l'hiver à parcourir un chemin boueux et venté, dont plus des 2/3 sont parsemés de tous les dangers inhérents à une très dense circulation. En effet, les potaches n'ont que le choix de longer la route nationale qui relie Hadjadj à Sidi Ali, avec un trafic des plus dense. Les risques d'accidents n'y sont pas qu'une vue de l'esprit. D'où cette hantise quotidienne chez les parents, à chaque fois que leurs enfants quittent la maison pour s'engager sur les chemins de tous les dangers.