Depuis samedi dernier, on célèbre dans le monde et en particulier dans notre pays, la semaine internationale du diabète, laquelle s'achèvera aujourd'hui. D'après une source du ministère de la Santé et de la Population, l'Algérie compte pas moins de deux millions de diabétiques, dont 80 à 90% souffrent d'un diabète du type 2. La wilaya de Constantine compte des dizaines de milliers de malades dont 20 000 répertoriés au niveau de l'EPSP de Bellevue, un établissement public spécialisé dans la prise en charge de cette pathologie, à l'instar de l'EPSP de Boumerzoug. Selon une source autorisée, au rang des patients atteints d'un diabète de type 1, dits insulinodépendants, 76 % souffrent d'atteintes oculaires dont la rétinopathie diabétique, 60 % d'atteintes nerveuses, 50 % de celles rénales et 35 % cardiovasculaires. Chez les diabétiques de type 2 (les non-dépendants à l'insuline), 49 % souffriraient de complications cardiaques. Qualifiée à juste titre de fléau en terme de santé publique, cette maladie est, d'après le Dr Mustafa Sidi Mansour, diabétologue à l'EPSP de Bellevue, en passe de bénéficier d'une stratégie visant à mieux la contrôler, et dans la foulée, réduire les coûts induits pour sa prise en charge. « Il est impératif de prôner la prévention qui s'impose comme la meilleure démarche en mesure de réduire la montée en puissance de la maladie », estime notre interlocuteur. « Il est essentiel de récolter une banque de données nationale standardisée reposant sur l'incidence et la prévalence de la maladie, son impact économique et sur la vie familiale, scolaire et professionnelle, sans oublier le lancement, à intervalles réguliers, de larges campagnes d'information », rappelle-t-il. Et de poursuivre : « Dans ce cadre, il est essentiel de créer dans les plus brefs délais un système de surveillance du diabète qui reposera, dans un premier temps, sur le recueil de données médicales et de données d'hospitalisation. Ce seront autant d'informations fournissant de précieux indicateurs, autant sur l'incidence que sur la prévalence de la maladie. » Se référant à des expériences tentées dans les pays d'outre-mer, où la lutte menée contre le diabète a donné de très bons résultats, le Dr Sidi Mansour affiche son intime conviction qu'un tel dispositif pourrait être en mesure de réduire à terme le risque d'apparition du diabète, tout en prévenant les complications chez les malades, tous types confondus. Dans ce cadre préventif, des journées portes ouvertes sont organisées jusqu'au 19 de ce mois au niveau des structures de santé de Bellevue et Boumerzoug, ainsi que dans les établissements annexes où des actions d'éducation et de prévention du diabète sont organisées avec le concours de diabétologues, endocrinologues et diététiciens. Dans ce cadre, en plus de séances d'éducation au diabète, toute personne se présentant dans ces unités de santé publique pourra prétendre à une glycémie, une chimie des urines et autres visant à déterminer avec exactitude si la personne examinée présente des facteurs de risque, et à ce titre susceptible de développer un diabète à tout moment.