Avec 6750 postes de travail créés depuis 2001 au profit des jeunes issus des universités et des techniciens supérieurs ainsi qu'un taux de 21% de permanisation, Annaba se classe en seconde position après Alger en matière de recrutement option préemploi. L'entreprise publique Asmidal et la société algéro-indienne Ispat ont été les plus grandes pourvoyeuses des 478 postes permanents créés dans l'ensemble des secteurs d'activité économiques dans la wilaya. Une opération réalisée avec en arrière-fond des rumeurs quotidiennement alimentées sur la place publique. Ces rumeurs portent sur un certain affairisme qui entourerait tout recrutement. Situation formellement démentie par le délégué à l'emploi des jeunes de la wilaya. Sur cette question et celle des salaires préemploi non versés, il précise : « Nous n'avons rien à nous reprocher en matière de placement des jeunes, qu'ils soient universitaires ou autres. Nous travaillons dans une totale transparence. Le marché de l'emploi dans notre pays étant ce qu'il est, il va de soi que nous ne pouvons pas satisfaire toutes les demandes. En ce qui concerne le retard mis dans le versement de certains salaires, un problème d'erreur dans la domiciliation du numéro de CCP des bénéficiaires serait la cause. La situation salariale de ceux en fonction depuis le début 2004 a été réglée jusqu'à février. Les autres mois seront versés incessamment. » En matière de financement du programme Travaux d'utilité publique (TUP) - Haute intensité de main-d'œuvre (HIMO), ce responsable a indiqué qu'une enveloppe financière de 60 millions de dinars/mois a été dégagée pour la création de 773 postes de travail/mois en 2004 dans les secteurs des forêts, de l'hydraulique, des travaux publics et de l'environnement. Faisant le parallèle avec 2003 au cours duquel 534 postes de travail avaient été créés pour seulement 28 402 094,64 DA, alors qu'ils étaient 755 en 2002 pour 38 139 407,77 DA et 696 en 2001 pour une enveloppe financière de 39 750 806,34 DA, beaucoup se sont interrogés sur l'écart enregistré dans la création de postes de travail préemploi en 2004. Loin d'être d'une quelconque clarification dans l'approche du dossier emploi des jeunes à Annaba, les chiffres donnés par le délégué ont davantage attisé la colère de ceux qui sont toujours au chômage malgré leurs multiples tentatives. « Imprimé de contrat en main, j'ai passé des mois à faire la navette entre les administrations et autres structures à chercher vainement un poste travail. Je suis constamment confrontée à des refus catégoriques même si des postes sont disponibles. C'est inhumain, d'autant que ces démarches et ces déplacements coûtent cher à nos parents », a indiqué Khemissa D., jeune licenciée en économie. Pour le délégué à l'emploi des jeunes qui a affirmé pouvoir placer prochainement 400 jeunes techniciens à la demande de la société indienne Ispat avec à l'issue de la période du contrat une permanisation, sa structure ne peut répondre à toutes les sollicitations. « Notre secteur participe activement à l'absorption du chômage, mais à lui seul, il ne peut endiguer l'afflux de la masse de jeunes universitaires chômeurs. Il est indispensable d'entamer une réflexion sur d'autres créneaux tels que la création d'agences de travail d'intérim. Annuellement, nous enregistrons 25 000 demandes dans la catégorie de l'Emploi salarié d'initiative locale (ESIL) qui, outre le versement d'un salaire de 13 500 DA/mois par l'organisme employeur, assure également la couverture sociale sur une année », a précisé le délégué à l'emploi de la wilaya. Rappelons que la majorité des postes créés porte sur l'entretien de tout type d'ouvrages tels réservoirs, regards, puits, chemins communaux et de wilaya, voies de communication routière, ainsi que des opérations de sauvegarde de l'environnement.