«L'eau du robinet ne coule qu'une fois par semaine», affirme un sexagénaire. Et d'ajouter : «le débit est tellement faible qu'on arrive à peine à remplir quelques jerricans.» Nombreux foyers sont contraints de recourir à l'achat de l'eau à raison de 500 dinars pour 1000 litres. La commune de Chemini est l'une des plus touchées par la pénurie d'eau. La saison estivale écoulée a vu s'exprimer l'ire de la population locale qui n'a de cesse réclamé des solutions efficaces à ce problème qui tend à s'éterniser. «Une localité comptant plus de 25 villages nécessite à elle seule un barrage hydraulique», estime Hakim, sans emploi. Le premier magistrat de la commune, B. Bounab, se veut serein quant à une résolution de cet épineux problème : «nous sommes en train de réfectionner la conduite de refoulement des eaux potables puisées de la Soummam». Les déperditions liées au mauvais état de la conduite sont l'une des causes du débit faible qui ne favorise guère une gestion efficiente et rationnelle du réseau AEP. Des fuites d'eau sont signalées à différents endroits de la conduite et nécessitent souvent des réparations sommaires. La commune de Chemini compte deux forages à Takrietz, mais qui s'avèrent insuffisants en raison de leur faible débit, ne dépassant pas le seuil des 7 litres/seconde. Un troisième forage existait auparavant à l'oued Soummam mais cette rivière a repris ses droits en le mettant hors d'usage. Les responsables de la municipalité tentent de récupérer ledit forage dont le débit avoisinerait les 15 litres/seconde selon les dires du P/APC. «Un quatrième forage est en cours de réalisation afin de pallier au manque criant en cette source vitale», avance l'édile communal. L'inscription de la commune de Chemini au réseau d'alimentation en eau potable à partir du barrage de Tichy Haf a insufflé un vent d'espoir aux Cheminois. L'opposition de certains habitants au projet de construction d'une station de refoulement en contrebas du village de Zountar a donné un coup de frein à l'avancée des travaux. Les parties en litige ont trouvé un modus vivendi dans l'intérêt général. «À travers ces nombreuses initiatives, nous comptons en finir avec les désagréments du manque d'eau dans un proche avenir», conclut avec une note d'optimisme le premier magistrat de la commune.