Pour la procédure de traduction de leurs documents administratifs, les Bécharis doivent se rendre à Oran. L'article 8 de la loi 08-09 du 25 février 2008 portant code de procédure civile et administrative oblige les justiciables à traduire en arabe les pièces administratives et autres documents rédigés en langue étrangère sous peine d'être frappés de nullité. Or, à Béchar, il n'existe aucun traducteur officiel agréé. Pourtant, plusieurs promotions, estimées entre 250 à 300 traducteurs, sont sortis de l'université au cours des trois dernières années. Mais on ignore jusqu'ici les raisons pour lesquelles ces diplômés ne se sont pas intéressés à cette fonction. Depuis la promulgation du texte de loi, les justiciables se trouvent ainsi dans une situation à la fois embarrassante et contraignante car ils sont dans l'obligation de se déplacer à Oran (700 km) pour traduire un texte écrit en langue étrangère. Est-ce normal, s'interroge-t-on ? Une situation fort préjudiciable à plus d'un titre, vécue certainement par d'autres citoyens à travers le pays, car elle implique des dépenses lors des déplacements pour rejoindre les grandes villes à la recherche de traducteurs. Au fait, une question primordiale se pose : pourquoi le législateur algérien n'a-t-il pas prévu une disposition provisoire non contraignante en faveur du justiciable en attendant que le dispositif nécessaire soit mis en place, notamment la disponibilité de traducteurs agréés ? « Encore une fois, on a placé la charrue avant les bœufs », fulminent des citoyens concernés, réclamant une solution adéquate.