Depuis la fermeture de leur usine, les 57 travailleurs de l'unité de montage d'appareils électroménagers Frigor, basée à Oued Aïssi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ne savent plus à quelle autorité s'adresser pour recouvrer leurs droits. « Nous sommes en chômage depuis le 26 juillet 2008. Malgré que la justice ait tranché en notre faveur, obligeant l'employeur à nous réintégrer avec dédommagement, la direction de l'entreprise continue à faire la sourde oreille à la revendication du personnel licencié », ont déploré des représentants des travailleurs reçus à la rédaction de notre bureau régional. Selon eux, l'employeur qui a fait opposition au premier jugement comptait les redéployer sur les unités d'Oued Smar et d'Aïn Benian (Alger). Néanmoins, les travailleurs de cette entreprise privée ont posé des conditions à l'employeur, notamment l'hébergement, le transport et l'augmentation de certaines indemnités et primes comme préalable avant de rallier leur lieu de travail. « Nous ne pouvons pas travailler à Alger pour le même salaire perçu ici à Tizi Ouzou. Nous avons réclamé notre droit à l'hébergement ainsi que des primes de transport et de panier. La direction de Frigor a refusé de prendre en charge ces doléances. A travers cette fuite en avant, l'employeur voulait un licenciement dégressif ». Les contestataires qui menacent d'un suicide collectif, selon leurs dires, interpellent les autorités concernées à l'effet de trouver une solution à cette situation qui perdure depuis quinze mois. Ils n'excluent pas de recourir à des actions de rue, notamment le blocage de la RN12, pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur leur cas désespéré. « Cela fait quinze mois que nous sommes dans l'expectative. C'est trop. La patience a des limites. L'employeur a déjà procédé à la vente du matériel de l'usine. Qu'on nous dédommage ! Nous avons été en cessation de travavail, sans préavis après un mois de congé. Nous avons payé les frais de l'avocat de nos poches pour arracher nos droits. Nous voulons aller chercher du travail ailleurs mais notre affiliation à la Sécurité sociale a été bloquée par la direction de l'entreprise », ont dénoncé les représentants des travailleurs de Frigor.