Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) reprend aujourd'hui la grève pour la deuxième semaine consécutive. Un mouvement de protestation se déclinant en des grèves cycliques de trois jours pendant quatre semaines. « Si la présente action ne va pas faire aboutir nos revendications, nous allons opter, après décision du conseil national, pour la radicalisation du mouvement. Nous n'observerons plus des grèves de trois jours mais bien au-delà ; de plus, le service minimum sera revu en sus d'autres actions », a expliqué le docteur Lyes Merabet, président du SNPSP, lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger. Le même responsable, qui déplore le « silence irresponsable » du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, estime que jusqu'à présent, les grévistes ont manifesté une certaine largesse ebvers les citoyens, mais avec le durcissement du mouvement, aucun recul ne sera toléré. « La balle est dans le camp du ministère, qui ne semble guère se soucier de la couverture sanitaire des citoyens algériens », indique Dr Merabet, qui relève avec étonnement ce mépris affiché par la tutelle dans une situation de pandémie, de pénurie de médicaments et de grève des praticiens de la santé publique. « Pas de rencontre au ministère sans une tierce partie » « Qu'est ce qui pourrait bien faire réagir le ministère ? Où se trouve donc l'urgence pour la tutelle lorsque les enfants ne sont pas vaccinés depuis 3 mois ? On parle de réforme pour une meilleure prise en charge des citoyens, mais voyez l'attitude qui est affichée lorsque le terrain impose des réactions, c'est la fuite en avant du ministère », note le conférencier. Le SNPSP critique l'absence d'une politique de dialogue dans le secteur de la santé et l'obstruction des portes face aux syndicats autonomes. Lyès Merabet a indiqué que les praticiens refuseront de prendre part à toute réunion avec le ministère en l'absence d'une tierce partie. « Nous sommes régis par la loi 90-02 qui préconise le recours à une réunion de conciliation en présence d'une tierce partie représentée, dans notre cas, par le ministère du Travail et la direction de la Fonction publique. En dehors de ce cadre, nous ne sommes pas disposés à nous déplacer au ministère », dit-il. « Une action commune des syndicats de la santé à la mi-décembre » « Le ministère n'a pas respecté ses engagements et a préféré proposer un autre projet de statut au gouvernement. Une commission mixte avait été installée en 2004 pour étudier et proposer un projet de statut particulier. Ledit projet a été finalisé en mars 2008 et paraphé par les deux parties. Mais nous étions étonnés de constater que le ministère n'a pas proposé au gouvernement le même projet », rappelle Dr Merabet. Concernant le régime indemnitaire, le ministère refuse l'installation d'une commission mixte pour préparer le projet. « La tutelle, qui semble fermée à toute forme de dialogue, se contente de nous dire que le syndicat aura le droit de lire le projet qui sera soumis au gouvernement sans y apporter de remarque. C'est toute la considération qui nous est due par le ministère », précise le conférencier. Ceci et d'annoncer que des discussions sont en cours avec d'autres syndicats de la santé, notamment les paramédicaux et les spécialistes de la santé publique, pour réfléchir à une action commune. « Nous essayons de coordonner afin d'élargir la plateforme de revendications et prévoir une action pour la mi-décembre », indique Lyes Merabet. Les syndicats autonomes s'organisent avant la tripartite Les syndicats autonomes vont se réunir pour décider d'une action commune afin de dénoncer leur marginalisation de la rencontre de la tripartite, qui traite pourtant du devenir de tous les travailleurs. « Nous allons nous réunir cette semaine avec des syndicats de l'éducation, de l'enseignement supérieur et tous les syndicats représentatifs de la Fonction publique, afin de décider d'une action pour dénoncer le fait d'êtres marginalisés », explique Lyes Merabet, président du SNPSP.