La nouvelle loi de finances 2014, signée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, consacre 0,78% au secteur de la Jeunesse et des Sports, soit 36 791 134 000 DA du budget global de l'Etat, qui est de l'ordre de 4 714 452 366 000 DA pour l'année en cours. Si beaucoup estiment que le budget alloué au secteur du sport reste dérisoire par rapport à l'embellie financière et aussi la jeunesse, qui représente plus de 70% de la population, d'autres affirment que tout est question de gestion de ses ressources financières. ORIENTATION Au lendemain de l'indépendance, le budget alloué à la Jeunesse et les Sports était plus important, se rappelle Mourad Boutadjine, ex-député, journaliste et avocat. «En 1963, la somme affectée au secteur des sports était de l'ordre de 2,88%. Dans les années 1980, il est descendu à moins de 0,50% avant d'atteindre 0,77% et se stabiliser depuis quelques années autour de ce pourcentage.» N'empêche que le budget attribué au secteur de la jeunesse et des sports reste souvent au plus bas de l'échelle. La différence est même énorme entre les budgets des ministères de souveraineté, en l'occurrence ceux de la Défense, de l'Intérieur ainsi que l'ancienne génération, à savoir les Moudjahidine, d'une part, et celui de la Jeunesse et des Sports, d'autre part. Il est important de relever que sur le 100% du budget de l'Etat au cours des dix dernières années, pas une fois le seuil de 1% n'a été dépassé par ledit secteur. A titre d'exemple, il faut citer, entre autres, que lors des année 1988, 1990 et 1991, le taux était respectivement de 0,32%, 0,18% et 0,30%. POLITIQUE La gestion sportive n'a jamais était loin de la gestion politique,et ce, à travers les années. Le football a toujours attiré les faveurs des responsables. En 1996, le MJS avait octroyé 32 milliards aux clubs de cette discipline. Une somme qui est passée l'année suivante à 35 milliards. Aujourd'hui, des voix de responsables de clubs s'élèvent pour dénoncer qu'à l'ère du professionnalisme, instauré depuis quatre ans déjà, et sur injonction de l'Etat, quatre clubs seulement sont sponsorisés par des entreprises nationales, alors que d'autres continuent de galérer. C'est ce qui explique la demande de dirigeants de club au ministre de la Jeunesse et des Sports, le docteur Mohamed Tahmi, de les aider à bénéficier, eux aussi, des sponsors des entreprises étatiques. Le président de la Fédération algérienne de cyclisme, Rachid Fezouine a relevé un autre dysfonctionnement dans la gestion des finances, puisque l'argent est souvent distribué au niveau local, par le maire et souvent par le wali. «De ce fait, on se retrouve avec un financement géré donc par le ministère de l'Intérieur plutôt que le ministère de la Jeunesse et des Sports. C'est une gestion politique plus que sportive», note-t-il. GESTION Aujourd'hui la situation est telle que les fédérations, mais surtout les clubs, demandent toujours plus d'argent pour atteindre leurs objectifs. Cela a engendré une situation chaotique dans la gestion des finances de ces derniers. En effet, après la quatrième année depuis sa mise en place, les clubs sont tous endettés. Et sur ce point, Mourad Boutadjine explique : «Le problème actuellement, c'est que lors des bilans, on ne trouve pas la traçabilité du financement octroyé à la formation des jeunes chez les clubs, qui est de l'ordre de 20%. Il en est de même pour l'argent du sponsor et la publicité. Les clubs ne sont pas aussi déclarés à la CNAS et ne payent pas le fisc. Tout ça fait que si on évalue tout cet argent qui va à ces formation, notamment dans cette anarchie, il est clair qu'on va dire qu'il est plus que suffisant, surtout que c'est l'argent du contribuable.» Si le président du COA, Mustapha Berraf tient à saluer les pouvoirs publics pour les efforts fournis afin de répondre aux besoins des sportifs et des associations, il n'en demeure pas moins que tout le monde préconise plus de rigueur dans la gestion de l'argent de l'Etat. Et là, c'est un tout autre sujet !