Loin des salons feutrés de la tripartite, le front social s'exprime sous différents corps mais d'une seule voix réclamant justice et considération. Les travailleurs de l'Entreprise publique pour l'insertion des personnes handicapées (EPIH) ont joint leur corde au violon de la contestation et demandent à avoir droit aux salaires impayés. Adressant hier une lettre aux députés de l'APN et au SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, les travailleurs non-voyants indiquent que 10 unités réclament 67 mois de salaires impayés sans compter l'exercice 2009. Les travailleurs l'EPIH soulignent dans leur lettre que l'espoir de percevoir leurs salaires avec la signature de la convention collective durant le mois de Ramadhan dernier, s'est avéré vain puisque à ce jour, ils continuent à attendre d'être payés. « Nous avons passé le Ramadhan, la rentrée sociale, les deux fêtes de l'Aïd sans percevoir de salaire », explique Merabti Slimane, membre du conseil national du syndicat de l'EPIH. Les travailleurs dénoncent par ailleurs le non-respect par les pouvoirs publics de leurs engagements, notamment celui de leur permettre de prétendre à une retraite anticipée, à une allocation chômage ou au départ volontaire. Représentant aussi l'unité de Marsat dans la wilaya de Tébessa, fermée depuis février 2008, Merabti Slimane demande l'intervention du président de la République afin de mettre fin au calvaire de 1094 travailleurs dans 28 unités EPIH. « L'unité de Marsat est la seule a être fermée dans l'Est algérien, et 20 travailleurs se retrouvent à l'arrêt sans aucune indemnité », note M. Merabti.