Les salaires des fonctionnaires coûtent au Trésor public 1314 milliards de dinars annuellement, selon le Premier ministre, lors d'un point de presse sanctionnant les travaux de la 13e tripartite, ayant eu lieu les 2 et 3 décembre à Alger. La fiscalité ordinaire, dont les recettes sont estimées par Ouyahia à 812 milliards de dinars, couvre à peine 60% du coût des salaires en Algérie, indemnités et allocations non comprises. La décision de payer les indemnités aux fonctionnaires suivant un effet rétroactif à partir de janvier 2008, coûtera à l'Etat 140 milliards de dinars pour chacune des années 2008 et 2009, pour atteindre un total de 280 milliards de dinars en appliquant l'effet rétroactif. La revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG) coûtera une enveloppe de 90 milliards de dinars annuellement. Ceci, alors que l'incidence des autres revalorisations des rémunérations des fonctionnaires du secteur économique n'est pas comptabilisée, car elle sera prise en charge par les organismes employeurs. Ouyahia a estimé également que « tôt ou tard, les allocations familiales seront prises en charge par les entreprises. Le report de cette question à une date ultérieure ne signifie aucunement le renoncement de l'Etat, mais le moment opportun viendra assurément ». Pour les entreprises productrices, le gouvernement a promis de leur faciliter le mécanisme de paiement de leurs importations par le moyen du crédoc (crédit documentaire). Karim Djoudi, ministre des Finances, nous a expliqué en marge de la tripartite que les entreprises seront traitées au cas par cas. Le Premier ministre s'est dit convaincu que la nouvelle revalorisation du SNMG est légitime et « ne répond pas à une décision populiste et une embellie financière ». M. Ouyahia fait allusion à la hausse intervenue en 2006, lorsque Abdelaziz Belkhadem était chef du gouvernement. Selon Ouyahia, « le SNMG est aujourd'hui un élément de calcul pour plusieurs équations, à l'instar des retraites et de l'inflation galopante provoquée par la hausse des produits agricoles ». Pour remédier à cette augmentation inexpliquée, selon Ouyahia, le gouvernement à prévu de réviser le code de commerce pour « lutter contre la spéculation, mieux réguler le marché en fixant les prix et les marges beneficiaries ». A une question qui évoquait l'exclusion des syndicats autonomes des discussions tripartites, le Premier ministre a indiqué que ces « organisations légitimement établies ont toujours eu des pourparlers avec les pouvoirs publics et les ministères de tutelle ».