Le premier est un «manifeste pour une voie nouvelle». «Le moment est venu pour l'Etat de changer de voie. Retarder ce virage, c'est choisir de perpétuer une voie risquée pour le pays. Il y va de sa stabilité, de sa cohésion sociale et de notre avenir commun. Cette voie à laquelle nous appelons ouvrira une ère de renouveau de la gouvernance publique. Une ère d'efforts collectifs pour gagner la bataille du développement et celle de l'indépendance de la rente», souligne le collectif dans un document présenté par Najy Benhassine, un des membres actifs de Nabni, lors d'une conférence-débat organisée à hier l'Office Riadh El Feth, à Alger. Objectif assigné à ce manifeste : «Changer profondément d'approche dans l'action de l'Etat, dans sa relation au citoyen et pour l'édification d'un Etat de droit.» Pour ce collectif, un changement de cap et la rupture avec le modèle de développement basé essentiellement sur la rente pétrolière constituent une «urgence». Autres raisons invoquées : «Le fossé entre l'Etat et le citoyen» et «la confiance rompue», deux ingrédients qui «minent toute ambition de développement». L'orateur souligne : «Changer de cap requiert d'agir sur les racines de nos échecs passés.» «La rente a généré de profonds travers dans le fonctionnement de l'Etat. La mauvaise gouvernance trouve sa source dans l'abondance de ressources rentières, qui permettent de masquer nos échecs et de les reproduire. Elles rendent possibles des choix de politique publique néfastes au développement», lit-on dans le manifeste de Nabni. Dans son nouveau contrat social, le think tank Nabni propose «six ruptures fondamentales pour refonder la gouvernance publique». D'après ce manifeste, l'édification d'un «Etat de droit» exige que celui-ci soit «détaché de la rente, redevable envers la société, ouvert au changement, inclusif des citoyens dans ses décisions, transparent dans ses actions et stratège dans ses ambitions». Tout un programme ! Ce manifeste sera remis à l'ensemble des autorités et institutions nationales ainsi qu'aux partis et personnalités politiques. Autre projet lancé par ce collectif : Nabni Initiatives. «Il s'agit (…) d'impulser une véritable dynamique citoyenne en faveur de cette ‘Algérie positive' qui fait avancer concrètement le pays dans le bon sens», indique-t-on. Le collectif Nabni cible, entre autres, les entreprises et les organisations de la société civile. Tous les secteurs d'activité sont concernés. Une vingtaine d'initiatives locales ont été déjà identifiées et bénéficieront du soutien dudit collectif.