Ils misent sur une mobilisation nationale les prochains jours. «Le pays n'a pas besoin d'être protégé par Abdelaziz Bouteflika. Les Algériens se sont toujours occupés eux-mêmes de défendre l'Algérie», lance un enseignant, sorti accompagné de ses collègues pour tenir le sit-in. Les universitaires refusent d'accepter le discours concernant la stabilité et la sécurité du pays, servis pour appuyer la candidature du Président, expliquent-ils. La manifestation devait se dérouler au sein même de la faculté, mais l'accès à l'établissement a été interdit à la presse par les agents de sécurité. Les enseignants se sont donc mobilisés devant l'entrée de la faculté pour donner une visibilité à leur action. Ils étaient près d'une trentaine, alignés devant la porte principale, où les journalistes attendaient. La police était aussi sur les lieux. Quatre véhicules et une trentaine de policiers ont été mobilisés et se sont déployés en face du groupe d'universitaires, sans intervenir. La position des enseignants est claire. Ils rejettent l'idée d'un quatrième mandat brigué par l'actuel Président, Abdelaziz Bouteflika. «Nous sommes devant un coup de force, car le Président n'est pas apte à gouverner», affirme le sociologue Nacer Djabi. Ils ne se joignent à aucun mouvement et se positionnement comme un groupe indépendant. Même si leurs revendications se joignent à celles émises par d'autres groupes citoyens : Barakat, les étudiants ou les gardes communaux… «L'Algérie a besoin d'un nouveau souffle, et l'élection de 2014 peut être un tournant pour le pays, avec un Président plus légitime. On a le droit de manifester pacifiquement, on ne peut pas se taire compte tenu des évènements, car le pays est en danger et dans une impasse politique», poursuit Nacer Djabi. Parmi les personnes qui ont répondu à l'appel : Fatma Oussedik, Madani Safar Zitoun, Zoubir Arous, Achour Fenni, Zerguini, ainsi que des enseignants d'Alger 1, 2 et de l'université de Bab Ezzouar. L'appel a été lancé le 11 mars à toute la communauté universitaire, mais les étudiants étaient absents devant la faculté hier matin. «Ce n'est qu'un début», tempère Nacer Djabi. Les enseignants doivent se concerter samedi pour lancer un appel pour une mobilisation nationale dimanche 17 ou lundi 18 mars.