Les propriétés de l'olivier sont innombrables. Ses vertus sont multiples pour l'homme. Connu depuis la nuit des temps, cet arbre était un symbole de sagesse, de paix, de gloire et d'abondance. Quelle que soit sa terre d'origine, l'olivier est très répandu dans notre pays où il a pris une grande expansion au début du siècle dernier, favorisée, il faut bien le souligner, par plusieurs facteurs dont le climat et une terre bien adaptée à sa culture. Dans les Hauts-Plateaux sétifiens, à côté du légendaire Guemh El Beliouni, ou l'épi d'or, le verger oléicole, avec ses 11 500 ha dont plus 10 000 productifs, constitue la seconde production végétale de la wilaya après la céréaliculture. Il subit le phénomène de l'alternance, qui reste le trait dominant dans la culture de l'olivier partout en Algérie. A Sétif, les récoltes peuvent êtres appréciées en trois termes de valeurs : en bonne récolte avec une production qui dépasse parfois les 251 500 q, soit une moyenne de 25l/q, en celle moyenne avec une production de 150 900 q, soit 18l/q, en mauvaise récolte avec une production de 80 480q, soit 8/q, comme cela a été le cas de la production de cette année dont la campagne a débuté timidement et sans enthousiasme dans les différentes régions, notamment celle du nord de la wilaya où se trouve l'essentiel du verger oléicole. Les premiers fruits cueillis dans la daïra de Beni Ourtilane n'ont pas été du goût des agriculteurs dont certains ont consenti d'importants efforts par le renouvellement de leurs vergers trop vieillissants et longtemps laissés en jachère parce que souffrant de carences multiples et de contraintes structurelles. Il est loin le temps de la « touiza » où tout le monde se rassemblait pour la cueillette. Les traditions ancestrales et autres gestes étaient remis au goût du jour. Une ambiance festive, l'esprit de solidarité et d'entraide caractérisaient cette campagne. Les quelques oléiculteurs que nous avons rencontrés dans la localité de Babor font plutôt grise mine en raison de la baisse sensible de la production. Evidemment, en plus de l'état du verger oléicole dont la plus grande partie des oliviers ont plus de 80 ans, les moyens rudimentaires de la cueillette ont négativement influé sur la production. Il est à signaler que dans certaines localités du nord, notamment à Guenzet, Bougaâ ou encore Beni-Chebana, on utilise toujours une gaule (longue perche de bois avec laquelle on fait tomber le fruit des arbres). Une manière déconseillée parce qu'elle est nuisible pour l'olivier. Dans ce cas, la rentabilité n'en sera qu'affectée la saison qui suit. Dans d'autres localités, notamment celles du nord-est, Beni Aziz et Aïn Sebt, le verger oléicole a longtemps souffert du manque de prise en charge pour ne pas dire abandon, du fait des conditions sécuritaires. Cette région a subi de plein fouet le terrorisme qui a contraint la population à la fuite, sans oublier l'exode rural massif, les feux de forêt et la sécheresse, qui ont fait le reste. La campagne oléicole qui s'étalera jusqu'au mois de février prochain sera une opportunité pour les huileries de tourner à une cadence relative. Une déception de plus pour les industries de transformation qui ont consenti d'importants investissements. Pour rappel, le patrimoine oléicole sétifien est constitué de la variété dite Chemlal qui couvre environ 50 % de la superficie boisée ; viennent ensuite le Takhenfouchet avec 25%, le Tabou choux avec 10%, et le Azeredj et la rougette, ainsi que d'autres variétés, avec 5%.