Avant que la pluie ne la décolle, l'affiche placardée par Sonelgaz a retenu l'attention de très nombreux passants. Quand le gaz arrivera-t-il ? A quel service faut-il s'adresser pour de plus amples informations ? ... L'arrivée du gaz réjouit, mais suscite aussi de nombreuses interrogations. Espérée depuis de longues années, la concrétisation du projet est attendue avec une fébrilité d'autant plus grande que les vagues de froid successives qui se sont abattues sur la majorité des régions du pays ont, à Souk El Tenine autant qu'ailleurs, rapidement montré les limites de l'aléatoire système de distribution de bouteilles de butane. Insuffisance de l'offre, rush des revendeurs, incivilité de certains, les stations-service ont, en effet, été le théâtre de vives tensions. En attendant la fin du calvaire, Sonelgaz invite déjà les habitants de Souk El Tenine à équiper leur domicile d'une installation certifiée conforme (par un agent agréé) et aussi à prévoir la somme de 10 000 dinars pour couvrir les droits de raccordement. Doté d'une enveloppe budgétaire globale de 174 millions de dinars, le projet d'alimentation en gaz naturel de la zone littorale de la wilaya de Béjaïa prévoit pour Souk El Tenine l'extension d'un réseau de distribution de près de 50 km de long. 30 km pour le village et ses environs, 20 autres unités pour la région de Lota, le taux de couverture est estimé à 70%. Excepté quelques hameaux périphériques comme Bouakraz et Louasta sud, la plupart des quartiers devraient ainsi bénéficier du raccordement au réseau. Scindés en deux parties, transport et distribution du gaz, les travaux accusent cependant un retard relativement important. « Ce projet de connexion au réseau gazier était initialement inscrit au programme sectoriel de l'année 2004 et aurait dû, selon le calendrier fixé par la direction des mines et de l'industrie, être livrable au printemps de l'année en cours », nous apprend, par ailleurs, M. Rabhi, P/APC de Souk El Tenine. Autre élément susceptible de retarder davantage l'évolution des travaux, Kanakaz, l'entreprise chargée de la réalisation de ce même réseau de transport, réclame la réévaluation de l'enveloppe allouée au projet. Une situation qui laisse penser que, l'hiver prochain encore, la bonne vieille et lourde bonbonne de butane continuera à se faire disputer chèrement ses faveurs, surtout si on considère qu'en décembre 2004, soit près de sept mois après la date initialement retenue, les travaux du réseau de transport étaient à peine sur le point d'être entamés.