Sous des températures plutôt clémentes, supportables pour cette période de l'année qui connaît d'habitude une canicule accablante, des dizaines d'ouvriers répartis en plusieurs équipes sont disséminés dans la ville et mènent des travaux d'aménagement et d'entretien des places publiques, routes et trottoirs. Ils se trouvent même là ou l'on ne s'y attend point, des routes principales aux allées et ruelles de quartiers. Et c'est de bon augure pour le plan de modernisation initié par le wali de Ouargla dont les premiers modules commencent à fonctionner, semble-t-il, avec le ravalement de quelques façades, les enseignes lumineuses flambant neuf, y compris celle or et noir de la wilaya. Une ville en plein essor Quand on se promène à Ouargla, on remarque l'amélioration apportée dernièrement à certaines rues, quartiers et places publiques. L'avenue Che Guevara, dite des 4 Chemins, Rouissat, Sidi Belabes, Beni Thour et la Silice, y compris le tronçon allant des 4 Chemins vers Aïn El Beïda, ont fait l'objet d'une large opération de rénovation urbaine où la pose rapide de pavés autobloquants ne nécessitant que du sable pour être mis en place, a apporté un plus en si peu de temps qu'on se demande pourquoi avoir tant attendu pour y penser, puisque les solutions techniques offertes par les nouveaux matériaux de construction permettent de gagner en temps et en esthétique. Les opérations tant attendues par les citoyens, qui ont débuté il y a quelques semaines, ont touchés pratiquement tous les coins de la ville et ont suscité la satisfaction des habitants d'une ville qu'a longtemps souffert de relâchement et de laisser-aller. Un souhait que partagent les Ouarglis qui rêvent d'une belle ville, propre, offrant les commodités d'une ville saharienne moderne. Voir Ouargla belle… et mourir Plusieurs routes ont été bitumées, des trottoirs carrelés, des poteaux d'éclairage et plusieurs abribus ont été également posés sur le long de la RN49 et aux principaux arrêts de bus de la ville. A noter également l'ouverture de plusieurs voix principales et secondaires pour désengorger une ville arrivée à l'asphyxie avec le boom démographique et celui du parc auto. Plein d'autres travaux sont en cours de réalisation. La réfection et la réouverture de l'impasse Souk Essebt au niveau de l'Hôtel des finances, sur la RN49, a suscité le soulagement chez les citoyens, puisqu'elle était abandonnée depuis plusieurs années et s'était clochardisée, devenant le lieu de rencontre de tous les sans-abri et étrangers venus d'un peu partout. L'absence de lieux de loisirs, plaie de Ouargla Qu'elle soit prise en charge sur le plan esthétique, fonctionnel et hygiénique change Ouargla. La ville opère une rupture totale avec un passé tout proche de décharge à ciel ouvert, victime d'affaissement et de cratères en plein centre-ville alors qu'elle est la vitrine d'une wilaya riche et florissante. Mais ce qui ne change pas à Ouargla, c'est l'absence totale d'espace d'animation et de détente familiale. Du bassin de natation qui reste une denrée rare au jardin public urbain grignoté par les potentats mangeurs de poches métamorphosées en buildings et commerces, l'oisiveté bat son plein. Le manque qui se fait ressentir durant les vacances et surtout l'été, dont une grande partie est passée à Ouargla en attendant le mois d'août propice aux déplacements. Le parc d'attraction Wahaland, qui a offert des distractions aux enfants le temps d'une saison reprend timidement, le jardin Bamendil a repris de l'activité et manque de publicité, tandis que le parc botanique et d'attractions El Khafdji, qui était autrefois le seul refuge des familles ouarglies les jours fériés et surtout les jours de chaleurs semble voué à l'abandon à cause de l'absence d'entretien et de sécurité. Les enfants prisonniers de l'ennui et de l'errance Rien à offrir à un enfant en vacances au Sud. Les structures de jeunesse et de sports partent en vacances au moment où elles devraient offrir de l'activité. C'est le comble pour des villes qui n'ont que ces structures pour accueillir les enfants et les jeunes. Ces derniers manquent de loisirs et d'espace de défoulement et, s'ils ne restent pas prisonniers chez eux, ils errent dans les rues ou ils sont livrés aux mauvaises fréquentations et à la délinquance, la violence et le risque d'enlèvement, d'abus sexuel et autres dangers. «Nos enfants n'ont rien, ils sont privés de tout, d'espace vert, d'aire de jeux, de terrain multisports et même de piscine», déclare un parent. «Ils sont jeunes et ont besoin de jouer et de se défouler. Et on ne peut plus les retenir à la maison, surtout en cette époque de chaleur», ajoute-t-il. Malheureusement, que l'on soit jeune ou adulte, dans cette grande ville extrêmement riche en tout, y compris en paysages naturels, on ne trouve rien à faire ni où aller. Ouargla reste une ville où l'on s'ennuie à mourir.