C'est l'une des décisions de la Coordination nationale pour les libertés et la démocratie (CNLTD), dont les six leaders se sont réunis hier à Alger. Ayant déjà entrepris une série de contacts avec les différents acteurs de l'opposition pour les convaincre de participer à la première conférence pour la transition démocratique, les représentants de la CNLTD veulent réenclencher le même processus en vue de choisir, de manière consensuelle, les moyens permettant d'atteindre l'objectif visé : la transition démocratique. «Nous avons décidé d'entreprendre les consultations avec tous les participants à la dernière conférence et de coordonner avec eux afin de concrétiser la transition démocratique», précise la CNLTD dans un communiqué rendu public à l'issue de sa réunion. Les premiers responsables du RCD, du MSP, d'Ennahda, du FJD, de Jil Jadid et l'ex-chef de gouvernement Ahmed Benbitour ont tenu, d'abord, à remercier les participants à la conférence de Mazafran «pour leur contribution à la réussite de ce rendez-vous» qui avait regroupé, rappelons-le, pour la première fois, l'opposition algérienne. Les initiateurs de ce rendez-vous, qualifié d'historique, ont procédé ensuite à son évaluation. Ils se félicitent des résultats de la conférence qui, selon le même communiqué, a été un succès sur les plans politique, médiatique et même aux yeux de l'opinion nationale. Ce faisant, les responsables de la CNLTD s'engagent à œuvrer à la concrétisation des résolutions et des propositions de cette conférence. Les résolutions de la conférence du 10 juin dernier, rappelons-le, portent sur l'installation d'une instance de consultation et de suivi, le maintient des contacts avec tous les participants et l'approfondissement du dialogue afin d'enrichir la plateforme élaborée par la CNLTD. En outre, les participants se sont mis d'accord sur la nécessité de «poursuivre le combat pour un véritable changement qui concrétise la souveraineté du peuple dans le choix de ses décideurs et de ses représentants». Ils invitent également le pouvoir à ne pas manquer cette occasion historique offerte par cette conférence pour répondre favorablement à la démarche de la transition démocratique. Conscients qu'aucune initiative politique ne peut aboutir sans la population, les leaders de l'opposition décident également de communiquer continuellement avec le peuple, faire participer la femme et les jeunes dans la transition démocratique et élargir le front des partis et des personnalités convaincus de la nécessité du changement et de la transition démocratique. Attendue à l'occasion de la réunion d'hier, la réponse de la CNLTD au chef de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, qui a opposé une fin de non-recevoir à leur démarche, n'a pas eu lieu. «Les présidents ont décidé d'ignorer Ouyahia. Il n'est qu'un élément au service du système. Lui répondre, c'est faire de lui un leader politique important», explique Mohamed Hadibi, chargé de communication du mouvement Ennahda.