Douze jours après le premier sommet de l'opposition qu'elle a initié, la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) devra tenir, aujourd'hui, sa première réunion d'évaluation. Les six responsables de cette coordination, toujours subjugués par la réussite de leur action qui a réuni au grand complet tous les acteurs de l'opposition algérienne, toutes tendances confondues, ont inscrit plusieurs points à l'ordre du jour de ce rendez-vous. Ils devront d'abord procéder à l'installation de la commission de suivi et de l'application des recommandations de la conférence nationale pour la transition, tenue le 10 juin dernier à Zéralda. Les présidents du RCD, du MSP du FJD, de Jil Jadid et d'Ennahda ainsi que l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, débattront ensuite des résultats de cette conférence. Ils sont appelés à faire un bilan d'étape. Dans leurs déclarations à l'issue de cette première conférence, les responsables de la CNLTD ont qualifié la rencontre d'«historique». «La conférence nationale de transition était une occasion historique qui a rassemblé tous les courants de l'opposition et ses recommandations ont donné la solution pour une sortie politique de l'impasse actuelle», juge le mouvement Ennahda dans un communiqué rendu public hier à l'issue de la réunion de son conseil consultatif. Même son de cloche chez le RCD qui estime que «cette conférence a confirmé également l'isolement du pouvoir dans une conjoncture où ce dernier tente de racheter une crédibilité et une légitimité par des consultations alibi autour d'un texte faisant office de projet de Constitution». «L'écho positif suscité dans l'opinion la plus large qui salue l'initiative et la capacité des partis politiques à transcender leurs divergences et à pouvoir engager des débats et des résolutions communes…», note le RCD dans un communiqué ayant sanctionné la réunion de son secrétariat national. Mais les représentants de la CNLTD ne devront pas se contenter des félicitations. Les couacs de cette conférence seront sans nul doute soulignés pour éviter, à l'avenir, de retomber dans les mêmes travers en matière d'organisation des débats. Après l'évaluation, les initiateurs de cette démarche procèderont à l'élaboration d'une nouvelle feuille de route de la coordination en prenant en considération les propositions et les interventions des différents acteurs politiques ayant participé à la conférence du 10 juin dernier. Le projet de plateforme élaboré par la CNLTD sera ainsi enrichi en vue d'établir un document final qui sera soumis à l'adoption de tous les participants à la prochaine rencontre, prévue pour la rentrée sociale et politique. En effet, les leaders de la CNLTD seront également appelés à définir la nature des actions à mener à l'avenir pour entretenir cette démarche de transition. Une démarche que rejette d'ores et déjà le pouvoir par la voix du chef de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, qui invite plutôt l'opposition à s'intégrer dans le processus de consultations sur la révision constitutionnelle. Une invitation qui devra recevoir une réponse commune et officielle des membres la CLTD.