Ces murs avaient coûté la bagatelle de 28 milliards de centimes au contribuable, or une expertise ordonnée par la justice lors de l'enquête avait estimé le montant réel de ces fameux murs à moins de 6 milliards de centimes. L'affaire de l'hydraulique n'a pas fini de faire des dégâts au sein de l'administration. Un surprenant et imprévisible prolongement de ce scandale s'est produit cette semaine. Mardi passé, c'était au tour des membres du comité des marchés de la wilaya d'être convoqués et entendus par les magistrats instructeurs près le tribunal de Bechar, au sujet des marchés de réalisation de trois murs de protection dans les daïras de Kerzaz, Lahmar et Béni-Ounif, en 2008, pour le compte, bien entendu, de la direction de l'hydraulique. Les auditions ont duré toute la journée. La décision du juge d'instruction est tombée vers 22 heures. Le fondé de pouvoir au niveau du Trésor a été mis sous mandat de dépôt tandis que tous les autres, dont 2 directeurs de l'exécutif et des intérimaires, ont été mis sous contrôle judiciaire. Lutte contre la corruption Ces murs avaient coûté la bagatelle de 28 milliards de centimes au contribuable, or une expertise ordonnée par la justice lors de l'enquête avait estimé le montant réel de ces fameux murs à moins de 6 milliards de centimes, une différence de plus de 22 milliards qui est partie dans les poches de certains prébendiers. Le plus grave dans cette histoire, c'est que des experts ont recommandé, tout simplement, la démolition de ces trois murs qui « peuvent constituer une menace pour les populations locales », selon eux. Les habitants de Bechar sont convaincus désormais que la lutte contre la corruption dans la wilaya n'est pas un vain mot. Ces derniers temps, certains responsables s'appliquent avec ardeur dans leur fonction, d'autres s'attellent à effacer les traces de leurs précédents, une tâche difficile.