Les Algériens qui ont l'habitude d'aller réveillonner ailleurs n'iront pas cette fois-ci au bord du Nil pour accueillir la bonne année. Un peu plus d'un mois après le début de la haineuse campagne médiatico-politique déclenchée par l'Egypte officielle, via ses chaînes satellitaires, à l'issue du match d'appui entre l'Algérie et l'Egypte pour le compte des éliminatoires combinées de la CAN et la CM 2010 qui s'est déroulé à Khartoum, le commun des Algériens a, semble-t-il, coupé les ponts avec « Oum Edounia ». En effet, à quelques jours seulement du nouvel an, les Algériens boudent radicalement l'Egypte, alors que celle-ci faisait antérieurement partie de leurs destinations favorites durant cette période festive de l'année. Un constat unanimement confirmé par les responsables de plusieurs agences de voyages de Constantine qui affirment qu'« il n'y a eu aucune demande de la part des citoyens pour se rendre en Egypte ». Mieux, « il y a eu même des annulations de réservation », affirme un cadre de l'agence Numidia Travel. Le boycott du peuple est donc bel et bien consommé. Une situation dont vont assurément tirer profit nos voisins tunisiens, puisque c'est le pays de Ben Ali qui rafle la mise cette année, nous dit-on à l'unisson, au détriment d'autres pays en direction desquels la demande accuse actuellement un léger recul comme la Turquie, le Maroc et Dubaï. Un fait imputé par le gérant de l'agence de voyages Zénith, à « un problème d'ordre financier ». Selon lui, cette année, il y a moins d'affluence que l'année précédente, à cause notamment de la crise économique, arguant à cet effet que les personnes qui se présentent à l'agence cherchent avant toute chose à se renseigner sur les tarifs. Cette baisse d'affluence ne serait-elle pas plutôt induite par la pandémie de grippe A ? Aux dires des responsables des agences de voyages que nous avons questionnés à ce sujet, il semblerait que la grippe A (H1N1) ne constitue en rien un indicateur dans le choix du pays où certains Algériens comptent fêter le nouvel an. En fait, malgré la propagation de la grippe A en Tunisie et en dépit aussi de la forte présence de touristes durant cette période de l'année, considérés comme des vecteurs potentiels du virus, les Algériens qui envisagent de fêter le nouvel an à l'étranger ne semblent pas s'en inquiéter outre mesure d'autant qu'« ils ne cherchent même pas à savoir quels sont les pays les plus touchés par la grippe A quand ils viennent pour réserver », nous dit-on. Pourtant, la France représente actuellement une destination à risque eu égard à l'épidémie de la grippe A qui y sévit encore, contrairement à d'autres pays de l'Europe où elle enregistre un net recul.