S'il y a une personnalité politique qui a marqué 2009, c'est bien Barack Obama. Depuis son investiture en janvier dernier, le premier Afro-Américain élu à la Maison-Blanche devient une icône mondiale en mouvement. Les médias le suivent de près, scrutent ses moindres faits et gestes, décortiquent ses discours et décryptent ses messages les plus codés. D'une grande éloquence à la John F. Kennedy et d'un physique à la Tiger Woods, le président Obama subjugue tout le monde, y compris ses adversaires républicains. Ce démocrate métis est entré dans la légende rien qu'en devenant le 44e président de la plus grande puissance du monde. Au bout de quelques mois à la Maison-Blanche, Obama est désigné par le magazine américain Forbes comme l'homme le plus puissant du monde. Nombre d'observateurs lui reconnaissent, en tant que président, avoir réussi en si peu de temps à créer un nouveau climat dans la politique internationale. Par une approche totalement différente de celle de son prédécesseur, Obama a réussi à redorer un tant soit peu le blason des Etats-Unis. Il appelle en faveur d'un monde sans arme nucléaire et s'emploie à relancer le processus de paix israélo-palestinien. S'il s'est engagé sur tous les fronts en promettant d'œuvrer pour la paix dans le monde, le président Obama a jusque-là fait peu ou presque rien. Neuf mois après son investiture, il commence à décevoir. On lui reproche de s'être contenté d'exprimer de simples intentions à travers des discours « charmeurs ». C'est d'ailleurs sur ses intentions qu'il s'est vu décerner le prix Nobel de la paix dont il dit « ne pas l'avoir mérité ». Mais pour le jury du Nobel, il s'agit de l'inciter à joindre l'acte à la parole. Or voilà qu'au moment où il reçoit le Nobel de la paix, il annonce l'envoi de 30 000 soldats en Afghanistan, lui qui a promis au début de son mandat de rendre l'Irak à son peuple et d'établir une paix durement gagnée en Afghanistan. Fortement engagé contre les changements climatiques, Obama ne s'est guère illustré par des actes concrets correspondant à l'ambition exprimée dans ses discours. Ainsi, après l'euphorie suscitée par son histoire digne d'une légende, le temps est à la raison et à la réalité. Une réalité que ce jeune président américain de 47 ans a essayé d'exprimer le jour de son investiture, en déclarant qu'il ne fera pas de miracle. Si l'on peut qualifier son parcours politique d'exceptionnel, Obama reste un citoyen américain qui n'est investi d'aucune « mission divine ».