Beaucoup est attendu de Barack Obama, premier président noir américain, auréolé d'une popularité sans précédent dans les annales de la Fédération américaine. C'est donc aujourd'hui le «grand jour» pour le nouvel hôte de la Maison-Blanche, Barack Obama, qui sera investi en ce mardi 20 janvier, 44e président des Etats-Unis d'Amérique. Jamais, sans doute, investiture présidentielle américaine ne s'est déroulée sous d'aussi bons auspices que celle dont bénéficie l'ancien sénateur de l'Illinois. Plus de deux millions d'Américains venus de 50 Etats ont envahi ces derniers jours la capitale fédérale pour assister à la prise de fonctions du premier président noir jamais élu aux States. Il aura fallu donc plus de deux siècles et le 44e président pour voir un Noir accéder au Bureau ovale. De fait, selon des sondages des médias américains, le nouveau président bat tous les records, ce qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait jusqu'alors réussi. Une popularité qui ne se dément pas et il faut dire que Barack Obama n'a pas commis beaucoup d'erreurs et surtout évité les gaffes qui ont jalonné le parcours du président sortant George W. Bush. Jamais aussi, les Américains n'ont eu autant confiance dans un président élu avant même qu'il n'entre en fonction. Selon un sondage publié par le New York Times, 79% des Américains se disent «optimistes pour les quatre années qui viennent avec Barack Obama en tant que président». Un pourcentage qui pulvérise ceux obtenus par ses cinq devanciers à leur arrivée à la Maison-Blanche. De son côté, le Washington Post le crédite de 61% de confiance des Américains. Barack Obama, très sensible à cet engouement sans pareil des Américains pour sa personne, le leur rend bien, affirmant au sortir d'une soirée de gala à la veille de son investiture: «Ce qui me donne l'espoir par dessus tout, ce ne sont pas les pierres et le marbre qui nous entourent, mais ce qui remplit les interstices. C'est vous, Américains de toutes les races, venus de partout, de toutes conditions, vous qui êtes venus ici parce que vous croyez en ce que ce pays peut être», a ainsi souligné le nouveau président, prenant la parole à la fin du concert gratuit qui couvrait les célébrations de l'investiture. Tout sourit donc au futur président. Tout? Que non pas! Les défis qui attendent Barack Obama, dès la fin de sa prestation de serment (aujourd'hui), sont colossaux à la mesure de sa popularité et de la confiance que les Américains, sans doute aussi une bonne partie du monde, mettent dans le jeune président américain pour apporter des solutions aux «affaires» héritées de George W.Bush et qui ont miné le mandat de son prédécesseur avec, à leur tête, les guerres en Irak et en Afghanistan, comme il est attendu sur la question israélo-palestinienne qui a connu de nouveaux développements après l'agression d'Israël contre la bande de Ghaza, interpellé par la crise économique qui a entraîné une dure récession aux Etats-Unis, ou encore le nucléaire iranien diabolisé par l'administration républicaine...C'est dans ce sens qu'est intervenu le principal conseiller du président élu, David Axelrod, qui a indiqué que «les événements mondiaux exigent qu'il agisse rapidement et je pense que vous allez le voir agir rapidement» dans une déclaration à la chaîne de télévision ABC. M.Obama doit faire vite et surtout ne pas se tromper comme continuer à soutenir sans nuance et sans analyse Israël qui se conduit en Etat hors la loi internationale et au-dessus du droit international. Sans doute conscient des pressions que l'on fait peser sur lui -l'agression israélienne contre la bande de Ghaza qui le met de facto devant le fait accompli, en est une-, le président Obama, même s'il reste prudent, n'en a pas moins fait des déclarations qui l'engageront à terme en promettant de prendre à bras-le-corps, dès son investiture, c'est-à-dire aujourd'hui même, les grands dossiers qui vont marquer le début de sa présidence: récession, fermeture de Guantanamo, retrait des troupes d'Irak, renforts en Afghanistan et certes, le conflit israélo-palestinien. A propos de Guantanamo, le futur porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a confirmé que le futur président allait faire une annonce sur la fermeture du camp de Guantanamo - où des centaines d'hommes arrêtés dans le cadre de la guerre contre le terrorisme y ont été détenus depuis 2002. «L'important, renchérit Mme Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, est que le message passe dans le monde que Guantanamo va fermer.» Que dira aujourd'hui lors de son investiture le nouveau président américain? C'est sans doute la question que se posent analystes, observateurs et le simple individu. S'exprimant sur la chaîne de télévision Fox, M.Gibbs a estimé que le discours du président «sera très imprégné de la notion de responsabilité et de (celle de) remettre notre pays sur les rails». Renchérissant sur son collègue, le futur secrétaire général de la Maison-Blanche, Rahm Emanuel, indique, dans une déclaration à la chaîne de télévision NBC, que M.Obama appellera à «entrer dans une ère de responsabilité après ce qui a été pendant trop longtemps une culture du laisser-faire» soulignant qu'il dira «qu'il faut que cette culture de la responsabilité soit exigée du peuple américain mais que ses dirigeants doivent montrer l'exemple». Barack Obama veut donc remettre de l'ordre dans la maison USA et remettre les Américains au travail et leur faire retrouver le sens des responsabilités. Vaste programme. Le discours du nouveau président est attendu aujourd'hui vers 18 heures (heure algérienne, midi à Washington). Dans l'intervalle, les Américains fêtaient comme il se doit leur premier président noir, 44e à occuper le Bureau ovale depuis George Washington qui inaugura la présidence fédérale le 15 juin 1775.