Parents d'élèves et enseignants applaudissent les décisions prises par le département de l'Education concernant la suppression de la deuxième session de l'examen de fin de cycle primaire, l'introduction de la fiche de synthèse pour les bacheliers et l'annulation du seuil des cours, entre autres mesures applicables à partir de l'année scolaire en cours. «C'est ce que nous n'avons pas cessé de réclamer depuis l'année scolaire 2008-2009. La suppression de la deuxième session de l'examen de fin de cycle primaire était juste une formalité, budgetivore, sans aucune valeur pédagogique répondant parfaitement à nos aspirations en tant que parents. Nous estimons que la réhabilitation de la fiche de synthèse pour la comptabilisation de la moyenne du baccalauréat est une réponse favorable aux inquiétudes de la majorité des parents d'élèves préoccupés par l'absentéisme et le peu d'intérêt pour les élèves du secondaire. C'est également une autre façon de ne pas pénaliser les élèves qui travaillent bien durant l'année et dont la moyenne au bac ne reflète pas cet effort», explique Khaled Ahmed, président de l'Association nationale des parents d'élèves. Cette association se dit «soulagée» par les décisions que vient de prendre la ministre qui s'est également attaquée au poids du cartable, le réduisant à près de 30%. «Nous souhaitons des décisions courageuses pour la réhabilitation du Conseil national de l'éducation et de l'Observatoire national de l'éducation», poursuit notre interlocuteur. Le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) partage l'engouement des parents d'élèves concernant l'introduction de la fiche de synthèse. Cela permettra de rétablir la discipline dans les classes et mettre fin au phénomène de désertion des lycées en milieu d'année scolaire, un fléau généré par la généralisation des cours de soutien anarchiques et le manque de maîtrise, estime M. Meriane qui voit en l'introduction de la fiche de synthèse «un bon moyen» de pousser les élèves à plus de travail et d'assiduité. M. Meriane ne se réjouit pas par contre pour la décision de la suppression de la deuxième session de l'examen de 5e. Pour cet enseignant, cette décision risque d'augmenter le taux d'échec en ce palier scolaire. «Nous risquons de nous retrouver avec des écarts d'âge importants entre les enfants. La cohabitation entre un enfant de 9 ans et son aîné plus âgé dans la même classe sera difficile, vu que la loi algérienne interdit l'exclusion d'élèves de moins de 16 ans. On aura pour conséquence des enfants de plus en plus âgés tarderont dans le primaire. Je pense que la ministre vient de prendre une décision en contradiction avec la loi sur l'orientation scolaire», explique M. Meriane qui plaide pour des mesures d'accompagnement de la décision en question, comme le rétablissement des classes «spéciales», entre autres mesures envisageables. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) applaudit l'introduction de la fiche de synthèse : «C'est une des solutions proposées par les enseignants pour mettre fin à l'absentéisme des élèves.» Les enseignants semblent emballés par ces premières mesures, «en attendant des réformes pédagogiques pour l'amélioration du contenu des programmes».