La commémoration du 8 Mars sera caractérisée presque partout par des cérémonies festives. Cette remarque est d'autant plus pertinente que même les associations féminines nées de la contestation d'après octobre 1988, à l'instar de l'AFEPEC ou, plus tard, des Femmes algériennes revendiquant leur droit (FARD), se sont associées, créant ainsi un précédent, avec les institutions d'Etat pour peaufiner des programmes communs. Autre particularité, les programmes seront étalés sur plusieurs jours. Les institutions étatiques, qui ont l'habitude des célébrations folkloriques, auront imprimé leur marque et ce ne seront pas les quelques tables rondes où expositions artistiques, quand bien même réalisées et présentées par des femmes, qui feront la différence. Conséquence : le thème d'actualité qu'est la révision du code de la famille a été complètement évacué des débats et aucune action n'est pour le moment envisagée à ce sujet, malgré des prises de positions hostiles au maintien du tutorat par exemple. Si le propre de la fête est de faire oublier la condition humaine, ses injustices et ses inégalités, pendant le laps de temps qu'elle dure, l'argument de rassemblement avancée par la présidente de FARD n'est pas convaincant. Le programme de cette association, en collaboration avec d'autres organisations et organismes, comme la chaire UNESCO des droits de l'homme de l'université d'Oran, rendu public jeudi lors d'un point de presse, est étalé sur toute la semaine. Mais la journée du 8 Mars sera réservée pour un grand gala musical devant être organisé durant l'après-midi à la salle El Feth, à la remise de fleurs aux femmes policières qui seront en service sur les rues ce jour-là et, fait anodin, au dépôt d'une gerbe de fleurs à la rue du 8 Mars. Plusieurs autres établissements publics abriteront des expositions de peinture, des ateliers de débats et de déclamation de la poésie, et « ce sera pour montrer ce que les femmes savent faire », précisera la présidente de FARD. De son côté, l'AFEPEC, qui avoue s'associer pour la première aux institutions étatiques, prévoit une exposition des travaux de peinture, dessin et peinture sur soie dans le hall de l'APC, et la projection du film Rachida (déjà projeté ici) à la salle Es Saada (ex-Colisée) de Yamina Chouikh.