Il est connu qu'en Kabylie, la viande bovine est la plus répandue et la plus consommée loin devant la viande ovine ou caprine tant elle est dans tous les plats cuisinés. Il n'en demeure pas moins que l'on consomme aussi d'autres viandes, comme celle de l'agneau ou du chevreau à côté de la volaille. Et puis on a fini par accepter la viande chevaline avec l'arrivée en été des émigrés qui sont demandeurs de ce type de viande. Désormais, à Tizi Ouzou, on peut consommer de la viande cameline inexistante jusque-là dans les marchés de la région, et ce, avec l'ouverture de la première boucherie dédiée uniquement au chameau. Nacer Mohamedi, son propriétaire, n'a pas manqué de vanter les vertus de cette viande cameline et surtout sa sauce. « Son prix, son goût, sa fraîcheur, ses qualités nutritionnelles et ses vertus thérapeutiques, notamment pour les personnes âgées, les anémiques et les accouchées, feront qu'elle rentrera désormais dans les mœurs culinaires de la région », nous dira M. Mohammedi pour expliquer son option de mettre sur le marché tiziouzéen cette viande. Il faut rappeler que la viande cameline constitue l'une des principales ressources alimentaires pour les familles à Adrar qui sont habituées à la consommer, vu sa disponibilité en quantité suffisante en milieu saharien. Malgré la hausse des prix de cette viande, la demande reste élevée, ce qui traduit l'engouement des Adraris pour cette viande très prisée dans la région. La préférence de la viande du petit chameau réside, d'une part, dans sa structure tendre par rapport à celle d'un chameau adulte qui, elle, est élastique et très dure à découper, et dans son prix abordable par rapport à ceux des autres types de viande, d'autre part. A titre illustratif, le kilogramme de viande de chameau coûte moins cher que celui de la viande ovine et plus cher que la viande caprine ou de poulet. Outre la valeur nutritive de cette viande, plusieurs personnes lui trouvent même des propriétés curatives contre certaines maladies, à l'instar du diabète et de l'asthme. Contrairement à la viande cameline, le lait de chamelle n'emballe pas les familles. Ce peu d'intérêt serait motivé par la difficulté de se procurer ce produit qui n'est pas commercialisé. Après l'abattage du chameau, sa peau est vendue à certaines tanneries de la région qui la transforment en cuir destiné à la fabrication de plusieurs articles, dont des ceintures, des sacs et des savates. Sa laine est très recherchée par les tisserands qui l'utilisent dans la fabrication de burnous, dont le prix peut dépasser parfois les 80 000 DA. Il reste seulement à savoir si cette viande aura les faveurs de la population de Tizi Ouzou d'autant que son prix est plus abordable que celui du veau et de l'agneau.