La BEA avait accordé un crédit de 30 milliards de centimes au patron de cet établissement, notamment sur la base de documents de garantie falsifiés. Le directeur national des crédits au niveau de la direction générale de la Banque Extérieure d'Algérie (BEA) a été entendu, ce mercredi, par les éléments de la PJ, au niveau du commissariat central, dans le cadre de l'enquête ouverte sur l'usine de l'eau de source de Moughel, a-t-on appris de source sûre. La même source affirme que la BEA avait accordé un crédit de 30 milliards de centimes au patron de cet établissement, notamment sur la base de documents de garantie falsifiés. Le directeur de l'agence BEA locale avait pourtant attiré l'attention de son supérieur, à travers une correspondance, sur les fausses déclarations remises par le demandeur. Néanmoins, le directeur des crédits, indique cette source, lui a ordonné d'octroyer cette énorme somme à l'intéressé. Pour rappel, cette usine, située dans la petite localité de Moughel, a été « fermée provisoirement » par arrêté du wali, la semaine dernière. L'enquête menée par la sureté de wilaya a révélé que cette usine avait entamé ses activités sans certificat de conformité, sans laboratoire d'analyses et sans sanitaires pour les dizaines d'ouvriers qui y exercent. Aussi, le dossier de garantie remis à la banque, souligne notre interlocuteur, a été établi par un expert comptable et contient un forage appartenant à l'Etat et une gigantesque bâche à eau qui n'existe que sur les documents. D'après cette source, ce forage a été réalisé par la direction de l'hydraulique pour plus de 800 millions de cts. Or dans la fiche d'évaluation que contient le dossier de garantie, il est estimé à 150 millions de cts. « Tous les biens et le matériel hypothéqués au niveau de la banque sont soit surévalués soit inexistants, afin de gonfler le montant du crédit », estime cette source. Notons, enfin, que cette usine exploitait un forage (F2) appartenant à l'Etat. De nombreux directeurs ont été entendus par la police dans cette affaire. Certains d'entre eux ont signé illégalement des documents officiels pour faciliter au propriétaire de l'usine l'accès au crédit de la banque. La loi sur la lutte contre la corruption est sur la bonne voie à Bechar.