Les Etats-Unis vont suspendre leur aide, non humanitaire, au Niger et réclamer le départ du pouvoir du président Mamadou Tandja. Le département d'état a précisé, dans un communiqué, que l'interdiction de se rendre aux Etats-Unis concernerait également « certains membres du gouvernement du Niger, ainsi que d'autres personnes qui soutiennent la politique et les actions empêchant le retour du Niger à un pouvoir constitutionnel ». L'aide, non humanitaire, américaine au Niger s'élevait approximativement à 27 millions de dollars en 2009, répartis entre la construction d'écoles, l'accès des filles à l'éducation, la promotion du commerce, l'agriculture et l'énergie. Quelque 23 millions sont versés au titre du Millenium Challenge Corporation (MCC), un programme d'aide publique américaine visant à renforcer les politiques nationales de « réduction de la pauvreté par la croissance économique ». Quatre autres millions sont apportés par l'Agence du développement Usaid, qui dépend directement du département d'Etat. Le deuxième quinquennat successif de M. Tandja devait expirer le 22 décembre, mais il a été prolongé par l'adoption controversée d'une nouvelle Constitution en août dernier, suscitant les protestations de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), médiatrice dans les négociations avec l'opposition. En novembre dernier, l'Union européenne avait également suspendu son aide au développement à ce pays, qui est parmi les plus pauvres de la planète. Le chef de la délégation de l'opposition en dialogue avec le pouvoir au Niger, Amadou Boubacar Cissé, a fait état, jeudi, de « progrès » concernant l'ordre du jour de ces délicates négociations, qui ont repris jeudi après-midi. « Nous avons notamment fait des progrès en ce qui concerne l'ordre du jour, il s'est trouvé que le gouvernement a fait de nouvelles propositions, le médiateur (de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, Cédéao, ndlr) nous a alors fait des suggestions précises sur lesquelles nous allons nous pencher », a précisé Amadou Boubacar Cissé. Ce dialogue, entamé lundi, avait été interrompu mercredi par le camp présidentiel en réaction à une déclaration de la Cedeao. Dans la soirée de mercredi, soumis à des pressions internationales, le gouvernement s'était ravisé et les discussions ont repris le lendemain. Au début, les deux parties avaient buté sur la question même du contenu de ces discussions, qui visaient à sortir de la crise qui prévaut depuis que le président Mamadou Tandja a obtenu, par l'adoption contestée d'une nouvelle Constitution en août, une rallonge de son mandat. Son deuxième quinquennat expirait initialement le 22 décembre.