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Oumhani Arriaz, la martyre vivante
Publié dans El Watan le 01 - 11 - 2014

C'était au mois de novembre 1956, au milieu de l'après-midi, au hameau dit El Harra, près de Chenaoura, du douar Zalatou (actuellement T'kout). Comme de coutume depuis le déclenchement de la Révolution, Oumhani, 20 ans, et son mari partent ravitailler les moudjahidine, quand ils tombent sur une patrouille de parachutistes de l'armée française. Les quantités de galettes, de figues sèches, de dattes et de vêtements qu'ils transportent ne laissent aucun doute sur les vrais destinataires de ces provisions.
Furieux, les parachutistes ouvrent le feu sur son mari, Djeghrouri Mohamed avant de lui trancher froidement la gorge avec la lame d'une baïonnette. Oumhani est emmenée dans une maison abandonnée. Les soldats s'amusent à la torturer, à transpercer son corps et à le taillader à coups de baïonnette. Bras, cou, ventre, dos… Là où la lame frappe, elle ne rencontre aucune résistance. A la fin, Oumhani n'est plus qu'un corps sanguinolent, pissant le sang de partout.
La suppliciée est dans un état tel que ses tortionnaires n'ont pas jugé utile de lui donner le coup de grâce. Elle sombre dans l'inconscience mais des douleurs lancinantes la réveilleront des heures plus tard. D'une seule main, elle traîne son corps meurtri jusqu'au foyer, allume péniblement un feu et défait les foulards qu'elle porte sur la tête. Elle les brûle les uns après les autres avant d'appliquer la flamme sur ses profondes blessures. La douleur des blessures se conjugue à celle des brûlures. Elle perd plusieurs fois connaissance, recommence dès qu'elle se réveille. Au bord de l'épuisement, elle livre un combat contre la mort.
Des moudjahidine la trouveront le lendemain matin à l'issue de l'opération de ratissage qui a ciblé la région. Après les premiers soins, elle est transportée sur une civière faite de branchages. Un inconfortable et douloureux voyage de 60 km à travers le djebel jusqu'à Kimmel où elle sera abritée dans un hôpital creusé sous terre.
Alors qu'il nettoie et suture ses blessures, Si Mahfoudh Smaïl, le médecin, est abasourdi par la méthode utilisée lors des premiers soins qu'elle s'était autoadministrés. «J'ai beaucoup de choses à apprendre de vous», lui dit-il. Oumhani y restera 40 jours tant et si bien qu'on la baptisa du surnom de «chahida vivante». Guérie, elle regagne son domicile avant de reprendre ses missions de ravitaillement.
La maison familiale des Boucetta a toujours été un centre de moudjahidine connu et reconnu de tous. Ses trois frères, Ali, Ahmed et Salah sont tombés les armes à la main. Sa sœur, Djemâa, sa nièce, Berhayel Fatima, sa tante paternelle ainsi que la bru de sa tante seront assassinées par l'armée française en représailles d'une embuscade menée dans la région par les moudjahidine en novembre 1954. Après les sacrifices, Oumhani se retrouve aujourd'hui seule, malade et sans ressources. Elle ne survit que grâce à l'aide de son neveu.


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