Le salaire national minimum garanti (SNMG) est désormais fixé à 15 000 DA. Il était de 12 000 DA. L'augmentation, décidée lors d'une tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) au début de décembre, est donc de 25%. Elle sera appliquée à partir du 1er janvier 2010. Tant attendue, cette revalorisation est considérée comme insignifiante et n'aura pas la moindre répercussion sur le pouvoir d'achat complètement érodé par la poussée de l'inflation qui avoisine déjà les 6%. Les prix des produits de consommation flambent. Les produits agricoles frais ont connu une augmentation de 21% durant les derniers 11 mois. Un coup dur pour les petites bourses. Avec ces prix qui frisent l'absurde, la viande n'est plus sur la table de l'Algérien lambda depuis belle lurette. La viande bovine a connu une augmentation de 19% durant 2009. Le SNMG a été plusieurs fois revu à la hausse depuis 1990. Ainsi, en moins de 20 ans, il est passé de 13 000 DA. De 2500 DA en juillet 1991, il passera à 3500 DA en janvier 1992. En 1994, il sera fixé à 4000 DA. En 1997, il atteindra 4800 DA. A partir de janvier 1998, il passera à 5400 DA, puis à 6000 DA en septembre de la même année. Mais ces augmentations étaient loin de satisfaire les travailleurs qui se sont lancés dans un élan de protestation au niveau national. Débrayages au sein de grandes entreprises, grèves de la faim dans d'autres, le gouvernement a été contraint de faire une concession, ramenant le SNMG à 8000 DA. Si ce geste a ramené le calme dans les différents secteurs, il n'a pas assuré longtemps une paix sociale. Les revendications des travailleurs dans les différents secteurs se sont poursuivies, marquées par un nouveau cycle de grèves au début des années 2000. Les revendications étaient essentiellement salariales. Elles ont été encouragées par l'embellie financière que connaissait le pays depuis 2000 grâce, bien entendu, à la hausse des prix du pétrole qui a duré des années. Mais le gouvernement a résisté pendant des années jusqu'à la fameuse grève générale à laquelle a appelé la centrale syndicale (UGTA) en 2003 qui a paralysé le pays. Après cette date, le SNMG a été réévalué trois fois : il est passé de 10 000 DA à 12 000 DA pour finir cette année à 15 000 DA. En dépit de ces revalorisations cycliques, le pouvoir d'achat des Algériens ne cesse de dégringoler, grossissant les rangs des couches les plus défavorisées.