La célébration, hier à Alger, de la Journée mondiale des Nations unies, a offert une tribune au ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, pour répondre diplomatiquement aux attaques du makhzen. «L'Algérie et la région du Maghreb attendent que s'accomplisse la mission de décolonisation du Sahara occidental à travers le referendum d'autodétermination promis au peuple sahraoui», a glissé M. Lamamra dans le point de situation qu'il a dressé en matière de coopération entre l'Algérie et le système des Nations unies. Il en a profité pour rendre «hommage» aux représentants du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) et du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l'assistance humanitaire fournie aux Sahraouis dans les camps de réfugiés : «Je saisis cette occasion pour exhorter nos partenaires à préserver le niveau de l'aide accordée à ces réfugiés pour les aider à surmonter leurs conditions de vie difficiles.» Le ministre a réaffirmé l'engagement de l'Algérie a demeurer un partenaire «fiable, partie à l'engagement renouvelé» de la communauté internationale pour le renforcement du «multilatéralisme et l'émergence d'une gouvernance mondiale démocratique inclusive pour l'amélioration des conditions de vie des plus démunis». M. Lamamra a réitéré en outre l'attachement de l'Algérie au rôle «central» de l'ONU dans le système multilatéral en tant que forum «irremplaçable de rapprochement et d'harmonisation des perceptions, des visions et des ambitions des Etats membres, qui œuvrent à l'avènement d'une prospérité universelle équitablement partagée». Lamamra veut réformer les Nations unies En creux, le MAE, a signifié l'opposition algérienne à toute tentative de règlement des conflits qui sortent des canons des Nations unies. Dans le même temps, le chef de la diplomatie algérienne a subtilement revendiqué, au nom de l'Algérie, la réforme du fonctionnement de l'ONU pour qu'il soit plus «démocratique». Il a en effet appelé à l'émergence d'une «gouvernance mondiale inclusive», à la «la revitalisation de l'Assemblée générale des Nations unies» et à la «réforme du Conseil de sécurité». M. Lamamra a plaidé pour que soient bannies les interventions dans les affaires des pays tiers en dehors des Nations unies, dans une allusion évidente au chaos qui s'est installé en Libye voisine. L'«excellente nouvelle» de la Tunisie Précisément, le ministre a rappelé que les parties libyennes ont sollicité l'Algérie en vue de «faciliter un dialogue et une réconciliation nationale menant à une issue heureuse à la crise multidimensionnelle que traverse ce pays frère et voisin». De la même manière, «mue par ses principes, l'Algérie a répondu favorablement à la demande des deux parties maliennes de faciliter l'aboutissement d'un accord de paix inclusif intermalien, dont le troisième round vient de reprendre à Alger», a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie n'a pas manqué de souligner le succès de la transition démocratique en Tunisie, qui est, a-t-il dit, «une excellente nouvelle pour le Maghreb» en attendant sa «consécration par l'élection d'un président de la République». Bien qu'il ait relevé des «imperfections» et même des «échecs» des Nations unies, Ramtane Lamamra s'est tout de même félicité de son partenariat avec l'Algérie. Il en veut pour preuve le «consensus» au sein des Nations unies sur la désignation de l'Algérie à la présidence de la 9e conférence d'examen du Traité de non-prolifération. «Une marque de confiance et une distinction auxquelles nous sommes sensibles», commente M. Lamamra. Le directeur exécutif de l'Onusida, Michel Sidibé — présent à la cérémonie au côté de la représentante du PNUD, Christina Amaral — n'a pas tari d'éloges sur l'Algérie : «Nous pouvons même faire de la coopération entre les Nations unies et l'Algérie un exemple à suivre avec d'autres pays, notamment en matière de lutte contre le sida», a déclaré, euphorique, le diplomate malien, qui a remis à l'Algérie un cadeau de reconnaissance des Nations unies.