Lorsqu'il s'agit d'un prénom considéré comme « tombé en désuétude », on lui adjoint un moderne. Et c'est là que les problèmes commencent. Donner un prénom « patriotiquement correct » à un enfant semble devenu un problème pour certains nouveaux parents, selon une sage-femme du service maternité du CHU d'Oran qui précise que cette situation n'est pas exclusive à leur seul service. Certaines, qui se présentent à la maternité pour accoucher, annoncent le prénom, féminin ou masculin, du futur bébé. C'est souvent celui des grands-parents vivants pour leur faire plaisir ou disparus dont on s'évertue à perpétuer le souvenir à travers leurs descendants. Lorsqu'il s'agit d'un prénom considéré comme « tombé en désuétude », on lui adjoint un moderne. Et c'est là que les problèmes commencent, nous affirme-t-on. Une grande dispute s'est produite dernièrement entre une jeune femme venue mettre un enfant au monde et sa belle-mère qui tenait absolument que son petit-fils porte le prénom de son aïeul qui avait dû lui-même souffrir toute sa vie, sans doute, du poids d'un nom qu'il « avait honte d'avouer », laissa tomber la future maman. Selon un agent du service d'état civil d'Oran, chaque année, des prénoms sont attribués plus que d'autres, c'est sûrement par un effet de mode. Et comme la mode n'a qu'un temps, ils deviennent vite ringards au regard des parents. L'autre problème, nous confie-t-on, est celui de jolis prénoms encore à la mode mais jugé « à consonance égyptienne » dont personne ne veut plus entendre parler depuis les derniers événements liés à la qualification de l'Algérie à la Coupe du Monde. On sollicite les conseils de la sage-femme pour éviter le risque de « tomber dans l'erreur » en choisissant un prénom des fameux feuilletons dont personne ne semble regretter leur disparition du petit écran. Quoi qu'il en soit, selon notre interlocutrice, qui accumule plusieurs années d'expérience, donner un prénom est toujours difficile pour des jeunes parents qui, en plus de la difficulté de se mettre d'accord, doivent compter avec le choix des grands-parents qu'il est mal venu de contrarier. On enregistre le nouveau-né sous un prénom et on l'affuble d'un pseudonyme. Cela ne fait pas l'unanimité au sein de la famille, mais c'est une manière comme une autre de régler ce qui se présente comme un vrai problème, sachant que pour le choix d'un prénom, on doit aussi se conformer à la nomenclature établie par le ministère de l'Intérieur.