L'opération de dépistage précoce du cancer du sein concernera environ 30 000 femmes âgées de plus de 40 ans et affiliées à la sécurité sociale. Le chiffre a été annoncé, hier, par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. « Ce chiffre a été enregistré le 2 janvier 2010 grâce à un logiciel sophistiqué mis en place à Alger », a affirmé Tayeb Louh en procédant au lancement officiel de l'opération de dépistage précoce du cancer du sein. « Nous avons entamé l'installation de ce logiciel depuis le début de l'année 2009. Aujourd'hui, il est opérationnel et il nous permet de connaître le nombre exact des femmes âgées de plus de 40 ans », explique-t-il. Selon lui, une fois le nombre de femmes concernées connu, les fonctionnaires de la CNAS devront les convoquer pour un dépistage suivant un calendrier qui sera établi au préalable. Le dépistage précoce du cancer du sein, souligne-t-il, permet d'économiser les dépenses relatives à la santé et d'augmenter les chances de guérison chez les femmes atteintes de cette maladie. « Le dépistage précoce du cancer du sein assure un traitement efficace à 90%. En outre, s'il y a un dépistage précoce, les dépenses concernant la santé seront moins importantes », ajoute-t-il. Le cancer du sein métastasé, expliquent des responsable de la CNAS, coûte à l'Etat 6 millions de dinars pour une seule malade alors que la prise en charge du cancer au premier stade est estimée à 300 000 DA. Le coût de l'opération de l'ablation du sein dans des cliniques privées, précise-t-on encore, oscille entre 30 000 et 48 000 DA tandis que les coûts des séances de chimiothérapie s'élèvent à 65 000 DA. Selon les scientifiques, la moyenne d'âge des femmes atteintes de ce cancer est de 45 ans, dont 70% des cas sont de rhésus (O+) qui est un récepteur hormonal de la maladie. « Et 80% des cas nécessitent une intervention chirurgicale tandis que 20% des cas (soit 1/5) sont à un stade avancé », estime-t-on. L'Algérie, rappelons-le, enregistre près de 7000 cas de cancer de sein par an. Déficit en radiologues à la CNAS Le logiciel en question, estime Tayeb Louh, facilitera le travail des quatre centres régionaux d'imagerie médicale, où s'effectue l'opération de dépistage du cancer du sein. Implantés dans les wilayas de Jijel, Constantine, Laghouat et Maghnia, ces centres, dit-il, sont déjà opérationnels. « Ces centres qui participeront ainsi à des missions de santé publique sont dotés de moyens humains pluridisciplinaires qualifiés et d'un équipement médical de haute technologie, y compris les scanners et les IRM, qui permettent d'assurer le meilleur accueil et la meilleure prise en charge des patients ainsi que la réalisation de l'ensemble des explorations radiologiques dans des conditions optimales », affirme-t-il. Selon lui, l'unique problème dont souffre la CNAS aujourd'hui est le manque de radiologues. « Nous avons un déficit en radiologues au niveau national, en particulier les professeurs. La CNAS emploie actuellement 11 radiologues », déclare-t-il, en affirmant que son département tentera de remédier à ce problème en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur.