Le cancer du sein métastasé coûte à l'Etat, chaque année, 6 millions de dinars par malade. Le cancer du sein est considéré comme la première cause de mortalité chez la femme. Près de 7000 nouveaux cas sont recensés en Algérie chaque année, dont 80% sont en phase finale (métastasés). Ce chiffre ahurissant reste en deçà de la réalité selon quelques médecins approchés hier. Toutefois, contrairement à d'autres maladies chroniques, le cancer du sein peut être guéri s'il est diagnostiqué à temps. Sa prise en charge a toutefois, un coût exorbitant. Il est estimé par les spécialistes à près de 6 millions de dinars par patient et par an. Pour atténuer ces charges, cinq centres régionaux de dépistage précoce du cancer du sein ont été mis sur pied depuis près d'une année. En effet, la prise en charge à 100% des malades, pèse sur le budget des caisses des assurances sociales. «Les cinq centres régionaux d'imagerie équipés d'appareil d'imagerie médicale, de scanners et de mammographes sont opérationnels depuis le début de l'année 2009», a affirmé hier, le ministre du Travail, de l'Emploi et la Sécurité sociale. «L'opération lancée hier est mise en place dans le cadre de la réforme de la sécurité sociale en matière de couverture sanitaire et sociale», indiquera-t-il. Cette même opération «va permettre de réduire le coût de la prise en charge du cancer du sein et par ricochet diminuer la charge de la sécurité sociale», a encore estimé Tayeb Louh. «La population ciblée par cette opération est la catégorie des assurées sociales parmi les femmes âgées de plus de 40 ans», selon le ministre. Et d'ajouter que «cette frange est constituée de 30.000 femmes». L'opération lancée «permettra à ces femmes de diagnostiquer cette maladie et de suivre toutes les étapes du traitement. Quant aux femmes non assurées, elle seront prises en charge par la santé publique», a également indiqué le ministre qui a donné le coup d'envoi de l'opération nationale de dépistage précoce de cette pathologie hier, en inaugurant le centre d'Alger. Ce centre relié à la direction nationale de la sécurité sociale dispose d'un médecin de référence. Le ministre a reconnu «le déficit énorme en radiologues, en particulier et des spécialistes, en général, vivement ressenti dans les wilayas intérieures du pays». Pour combler le déficit, le médecin référent ou le radiologue du centre d'Alger s'appuiera sur les services d'un logiciel très sophistiqué, installé hier, pour coordonner les opérations de dépistage. Le logiciel permettra en fait, l'interprétation des imageries médicales et la manipulation des équipements de radiologie à distance, d'après les explications données sur place au ministre. Outre le centre d'Alger, le réseau national est constitué de centres régionaux à Constantine, Jijel, Laghouat et Tlemcen. L'autre problématique est relative à l'absence, en Algérie, de politique cohérente du médicament qui prendrait en charge les malades chroniques ayant besoin de traitement à vie. L'orientation ou l'encouragement de producteurs locaux pour limiter la facture d'importation serait un pas important pour éviter la catastrophe.