En dépit de toutes les mesures préventives et coercitives, notamment le durcissement des sanctions relatives au code de la route, ce qui est appelé terrorisme routier continue de sévir, endeuillant des milliers de familles ou occasionnant des handicaps irréversibles à un nombre incalculable de personnes. C'est en présence, entre autres, des attachés de presse, du 5e groupement de la gendarmerie nationale, Chibout Billel, de la sûreté de wilaya, Rachid Lebaïri, et de la Protection civile, Nourredine Tafer, que l'émission Forum de Radio Cirta FM a organisé un débat, ce dimanche, afin de sensibiliser les populations sur ce fléau. En 2008, le nombre d'accidents survenus extra-muros s'élevait à 573, avec 1182 blessés dont 46 décès, selon la gendarmerie, dont le représentant fera le parallèle avec l'année 2009, où il a été enregistré une légère baisse (3%) de la mortalité avec 37 décès. Pour ce qui est des accidents s'étant produits intra-muros, le chargé de communication de la sûreté de wilaya avancera le chiffre de 739 avec 1128 blessés, dont 24 décès, pour l'année 2008, alors qu'en 2009, le nombre d'accidents atteindra 796 avec 969 blessés. De son côté, la Protection civile a eu à opérer (intra et extra-muros) 960 interventions en 2008, dans lesquelles pas moins de 1434 blessés ont été secourus et 62 décès enregistrés. En 2009, le nombre d'interventions va crescendo, grimpant à 1024, avec 1154 blessés et 45 décès. La gravité des faits ne se situe pas seulement au niveau des décès, les blessures laissent, le plus souvent, des séquelles à vie, comme le cas du jeune Mohamed Bousbaâ, 25 ans, qui fera un témoignage émouvant sur son handicap ( il se déplace à l'aide de béquilles), ayant été percuté par un chauffard quand il était enfant. Selon les intervenants, le facteur humain est le premier à incriminer, loin devant l'état des routes ou la vétusté des véhicules. Le représentant de la direction des travaux publics, M. Dib, fera part de 32 points noirs relevés, dont 16 cernés et en cours de solutionnement dans le cadre du programme 2010, avec une enveloppe financière de 6 MDA (millions). Il s'agit de l'aménagement de carrefours giratoires au niveau des différents accès à la ville, l'élargissement de certaines routes (avec les doubles voies), l'installation de panneaux de signalisation, de feux, etc. Pour Abdelmalek Djouini, le représentant de la direction des transports, la catastrophe routière est imputable « aux personnes qui conduisent d'une manière anarchique, faisant dans l'excès de vitesse et manquement au code de la route, brûlant les stops et transgressant les sens interdits ». Dans tous les cas, il est préconisé l'application de sanctions très sévères à l'encontre des contrevenants au code de la route. La sensibilisation demeure donc la solution à privilégier, au jour le jour, pour espérer frapper les esprits et réveiller les consciences, sachant que 4 000 personnes par an meurent sur les routes en Algérie.