Les présidents des six organisations patronales (CIPA, UNEP, CNPA, SEVE, CGEA et CAP) suspendent leurs espoirs de voir leurs revendications se concrétiser lors de la conclusion du pacte économique et social. N'ayant pu les décrocher à l'occasion de la tripartite, ils reviendront, sans nul doute, à la charge lors des concertations autour de la conception dudit pacte afin de les reposer. Ces concertations auront lieu, rappelons-le, à partir de ce mois jusqu'en juin prochain. C'est lors de cette période que ces derniers et leurs partenaires - l'UGTA et le gouvernement - tenteront de s'entendre sur la prise en charge de toutes les questions restées en suspens. N'ayant pas pris part à cette tripartite, le Conseil supérieur du patronat algérien (CSPA) a vivement critiqué ses résultats « mitigés ». Dans une déclaration parvenue hier à notre rédaction, M. Kahoul, président du CSPA, estime que la tripartite en Algérie « ne constitue pas une tribune pour l'analyse du fonctionnement économique et social ». Elle est, dit-il, par son « caractère conversationnel sur des sujets qui ne sont plus à débattre, et dont les grandes lignes sont tracées et adoptées au-delà de l'avis des partenaires sociaux, une monopartite composée du gouvernement ». Le champ des revendications, selon lui, est verrouillé. La demande du patronat algérien, souligne-t-il, ne relève ni du pacte social ni de la tripartite. « Sa priorité se situe sur des points précis relevant de simples décisions en matière de politique économique globale et liée aux problèmes de l'économie informelle, la bureaucratie, la fiscalité, le foncier et l'emploi ainsi que le programme d'appui en direction des entreprises algériennes et la corruption », ajoute-t-il. M. Kahoul se demande, dans ce contexte, si ces revendications sont difficiles à résoudre. Pour lui, il y a une absence de visibilité et de stratégie à moyen et à long terme. Les patrons d'entreprises, en tout cas, ont salué l'initiative d'élaborer ce pacte dans leurs interventions à l'occasion de la clôture de la rencontre du week-end dernier. Refusant de faire l'évaluation de cette 11e tripartite, M. Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), a déclaré : « Il faut attendre la concrétisation du pacte pour avoir une idée claire. » « On ne peut pas parler des acquis actuellement. Je crois que le problème réside dans la réalisation du pacte économique et social. Ce dernier définira les contours et les objectifs de notre économie », a-t-il estimé. Abondant dans le même sens, Boualem Merakech, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), précise : « Je tiens à affirmer que la réalisation du pacte est une occasion qui s'est présentée devant nous pour intervenir dans l'organisation de l'économie nationale et la consolidation des entreprises. Nous avons saisi cette opportunité et j'espère que ce pacte concrétisera les objectifs tracés consensuellement. » Ce pacte, dont le contenu ne sera connu qu'en septembre 2005, est qualifié par les autres représentants du patronat de « voie nécessaire que le pays souhaite ». Le patronat souhaite voir ses vieilles revendications se concrétiser après dix tripartites sans résultat.