L'ambassadeur d'Algérie à Washington, Abdellah Baali, a qualifié de « discriminatoire » la mesure déclarant les Algériens voyageurs à risque pour les Américains. Il affirme qu'il déposera une protestation dès qu'il recevra un avis officiel. L'Algérie, seul pays du Maghreb concerné par cette liste noire, n'a pas réagi au fait que la France ait décidé de déclarer suspects tous les voyageurs algériens se rendant sur son territoire depuis le 1er janvier 2010. L'Algérie, par la voix de son ambassadeur aux Etats-Unis d'Amérique, a réagi à la décision de considérer les Algériens à destination des USA comme étant des passagers à risque, au même titre que les Afghans, les Irakiens, les Pakistanais, les Saoudiens, les Yéménites, les Libanais et les Nigérians. Dans une déclaration à la presse américaine, Abdellah Baali a qualifié, hier, les mesures imposées par l'Administration Obama de « discriminatoires à l'égard des Algériens », tout en reconnaissant que les USA « ont le droit » d'assurer la sécurité de leurs citoyens. « Les USA ont le droit de protéger leurs citoyens, mais il s'agit de mesures discriminatoires à l'égard des citoyens d'Algérie qui ne posent pas de risques particuliers pour les Américains », a indiqué l'ambassadeur, avant de préciser qu'il déposera une protestation officielle une fois qu'il recevra un avis officiel des changements opérés dans les mesures de sécurité relatives aux passagers à destination des USA. Bien que timide, il s'agit là de la première réaction de l'Algérie après que Washington ait décidé de la classer parmi les pays dont les ressortissants présentent un risque pour sa sécurité, au même titre que ceux des pays en proie à la violence comme l'Afghanistan, l'Irak, la Somalie et le Yémen. La situation en Algérie n'est pourtant ni celle de l'Afghanistan et encore moins celle de l'Irak ou de la Somalie. Il est d'ailleurs incompréhensible que l'Etat français emboîte le pas aux USA pour classer les voyageurs algériens parmi les Maliens, les Afghans, les Pakistanais et les Somaliens en tant que passagers suspects. A ce titre, elle a sommé les compagnies aériennes de transport, notamment Air Algérie, de transmettre leur filiation complète dès la réservation du billet, sous peine d'une amende de 50 000 euros et ce, dès le 1er janvier 2010. L'élaboration d'une telle liste suscite des interrogations, surtout lorsqu'on sait que des pays voisins, de la région maghrébine, marqués par des activités terroristes et des attentats kamikazes, n'y figurent pas. Est-ce par intérêt ? Force est de croire que c'est le cas. Sinon, y a-t-il une autre explication qui puisse justifier que les 4 millions d'Algériens qui vivent en France ou les 35 millions qui vivent en Algérie puissent devenir, du jour au lendemain, des terroristes potentiels, sachant que les auteurs des attentats kamikazes de Madrid et de Londres, pour ne citer que ceux-là, ne viennent pas d'Algérie. Il est cependant désolant qu'en face, les autorités algériennes continuent à faire le dos rond et ne réagissent que timidement face à une campagne d'accablement qui n'a d'autre but que d'enrichir les multinationales d'assurances et de ce fait, saigner le Trésor public à travers la hausse du risque Algérie, au moment où le pays est un immense chantier où se bousculent les partenaires économiques.