Il s'agit des villages Iadnanen et Ait Ounir dans la région d'Imellahene où une trentaine de maisons pourrait être emportée à n'importe quel moment par un glissement de terrain qui a eu lieu et qui menace de continuer. Les riverains rencontrés sur les lieux ont été unanimes à dire que les dernières précipitations ont fragilisé extrêmement le sol. A Iadnanene, un important glissement s'est produit en contrebas de Taâwint Unajel, et ce, vers l'entrée est du site de Timellahine. Une maison menace ruine à Idis Ldjamaâ où deux poteaux électriques ne sont qu'à 50 cm seulement du début d'un affaissement. «Notre maison a commencé à se fissurer depuis 2009. Depuis, elle se dégrade de plus en plus. Nos responsables doivent agir le plus vite possible pour nous mettre à l'abri d'une catastrophe certaine», lance Abdali Meziane, l'un des membres de la famille habitant la maison en question. Un accès s'est partiellement dégradé à la croisée des chemins de Tighilt, Azbuq Ntiguert, et Abrid Lbaylek où les façades de plusieurs maisons sont fissurées. À partir du même lieu, qui donne une vue sur Tiâwinine, on peut apercevoir, à une vingtaine de mètres, une partie d'une bâtisse renversée par la grande masse de terre. Nous nous sommes rendus jusqu'à Tiâwinine, un hameau situé en contrebas d'Iadnanene et dépendant du village voisin d'Ait Ounir. Le sol sur lequel sont érigées les maisons, habitées par une dizaine de familles, s'est fragilisé du fait du glissement sur les hauteurs d'Iadnanene. Les habitants de Tiâwinine sont convaincus plus que jamais qu'ils sont au centre du danger. «La protection civile et d'autres services concernés ont jugé que notre évacuation est impérative. Nous n'avons pas où aller. Nous comptons sur la promesse de notre APC qui s'est engagée à nous trouver un abri digne le plus rapidement possible», se plaint Benatsi Mohand Ourabah, un des pères de famille menacés par le danger. Tous les signes portent à croire qu'une catastrophe pourrait avoir lieu à tout moment : murs lézardés, arbres inclinés, sol fragilisé, plates-formes déformés, et de l'eau ruisselant partout. Solidarité Les enfants sont inquiets. «J'ai du mal à dormir. Je veux qu'on nous reloge dans un endroit plus rassurant», s'est exprimée Dounya, une collégienne. «Suite à notre cri de détresse, les services concernés sont venus pour s'enquérir de notre situation. Après réunion, ils m'ont ordonné de faire sortir ma famille, or je n'ai ni logement, ni terrain pour construire de nouveau un foyer. Pire, j'ai arrêté même de travailler, car je ne peux pas laisser mes enfants dans ce risque majeur», s'est plaint Kasmi Khodir, un des sinistrés de Tiâwinine. Et d'ajouter : «j'appelle toutes les autorités à prendre notre cas au sérieux, car c'est notre vie qui est menacée». Mobilisation pour les sinistrés Beaucoup de citoyens et d'associations, à travers la localité de Feraoun, ont affiché leur solidarité avec les sinistrés d'Imellahene. D'après des riverains, deux familles ont déjà quitté leur domicile familial pour se réfugier chez des parents, «une s'est rendue à Béjaïa tandis que l'autre à Feraoun centre», nous dit-on. Le comité du Croissant-Rouge algérien de Feraoun est, d'après son président Hafit Benmensour, à pied d'œuvre pour prendre les dispositions nécessaires. De son côté, le P/APC de la commune de Feraoun s'est engagé sur les ondes de la radio Soummam à mettre à la disposition des sinistrés les locaux commerciaux situés à Ighil Ouzemmour et l'ancien siège de la garde communal. Une cellule de crise est également envisagée au niveau communal pour faire face à cette situation des plus délicates.